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XIX e BULLETIN MONUMENTAL DE LA VILLE DE LYON (M DCCC LIX). PRÉAMBULE. Si le vieux proverbe : —Qui perd Lyon perd la raison — était vrai pour nos pères, combien mieux encore il se vérifie aux yeux des contemporains ! Une foule de Lyonnais dissémi- nés à Paris, en Algérie, dans diverses provinces de France, s'y considèrent comme en exil, y éprouvent un vide que nulle jouissance et nul intérêt ne peuvent combler, y tournent sans cesse leur cœur et leurs regards, vers celte harmo- nieuse et sainte colline de Fourvières, phare et boussole de leurs aspirations les plus intimes, vers cette magnifique pres- qu'île , sanctuaire et centre de tous les sentiments tradi- tionnels qui les vivifient vers cette cité lyonnaise, siège de toutes les grandes œuvres et de toutes les grandes idées catholiques, en France. Chaque jour apporte, pour ainsi dire, un nouvel aspect, un nouveau lustre monumental à notre vieille métropole, tant les modifications dans son plan et ses masses bâties sont rapides, tant le mouvement de rénovation qui entraîne le passé lyonnais est continu. Certainement, l'auguste cité de Lyon a tout l'éclat d'une ville souveraine : elle égale Paris par beaucoup de points , elle le surpasse par la majesté unie à la grâce, le pitto- resque et l'ampleur de ses horizons, le double épanouisse- ment de ses paysages et de ses mœurs, les graves splendeurs