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148                       BIBLIOGRAPHIE.

gairement la Major, c'est-à-dire, l'église qui tient le premier
rang. JCette histoire, qui se déroule pendant toute la période
chrétienne de dix-huit siècles, commence aux contemporains du
Christ. L'auteur, dans son avant-propos, dépeint parfaitement le
sentiment qui me dominait quand je contemplai la Major :
« Telle qu'elle était pourtant, avec ses proportions exiguës, avec
« sa façade basse , triste , dégradée, avec son cadran solaire,
« dont le gnomon semble n'avoir survécu que pour marquer
« l'instant de sa chute , avec ses touffes de pariétaire , croissant
« entre les pierres disjointes de son portail, avec son misérable
« clocheton, dans lequel un airain plaintif semblait accuser jour-
« nellement notre coupable indifférence , la Major excitait en
« nous, Marseillais, un respect, un recueillement quen'inspi-
« rent guère les édifices modernes, si élégants qu'ils soient. »
   Avant d'entreprendre l'histoire proprement dite du monument
chrétien, l'auteur nous fait assister à la fondation de Marseille
par les Phocéens , qui y portèrent le culte de Diane d'Ephèse,
et conservèrent pour leurs traditions religieuses un respect qui
ne devait être effacé que par la victoire du christianisme. Nous
trouvons , à l'occasion du culte de Diane , des détails fort ins-
tructifs sur la construction et la consécration des temples païens.
Ensuite nous sommes transportés dans le domaine de la légende
chrétienne : saint Lazare, sainte Marthe, sainte Madeleine, Joseph
d'Arimathie, etc., « exposés aux périls de la mer, sur une bar-
« que sans voile, par les ennemis de leur croyance, sont poussés
« par un souffle divin sur les rives provençales. Le lieu, où la
« barque miraculeuse aborda, serait encore rappelé par le vil-
c lage des Saintes-Mariés, situé près de l'embouchure du Rhône,
 e
« à l'extrémité de l'île de la Camargue. »
   Saint Lazare évangélisa Marseille, et cette ville fut la première,
dans les Gaules, qui reçut le bienfait de la foi nouvelle. Lorsque
le christianisme put vivre au grand jour, il chercha naturelle-
ment à se substituer à l'ancienne religion. « Afin que nul refuge
« ne fût laissé au polythéisme, partout où il se manifestait exté-
« rieurement, les chrétiens le poursuivaient et le transformaient.
 « Ainsi les édicules, les canecls grillés, les autels des dieux s'é-