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                                DE LYON.                               289

éloge de Cicéron, enrichir la langue maternelle de trois nou-
veaux caractères, et mériter, comme écrivain, les louanges
du sévère Tacite lui-même (1).
    Ce fut dans cette renommée, dans cette situation, que le
trouva la mort de Caligula. « 11 faut, dit Chateaubriand,
« rendre cette justice à Claude; la couronne l'atteignit
« malgré lui. Caché derrière une porte, pendant le tumulte
« qui suivit l'assassinat de Caius, un soldat le découvrit et
« le salua empereur; Claude, consterné, ne demandait que la
« vie : on y ajoutait l'empire, et il pleurait du présent (2). »
    Claude, témoin innocent de la fin du règne d'Auguste,
spectateur épouvanté des règnes de Tibère et de Caligula,
ne connaissait du gouvernement romain que des scéléra-
tesses et des souillures. Son inexpérience l'effrayait, non
moins que la rigueur qu'il fallait déployer. Il recula devant
le fardeau dont on voulait le charger, et cette hésitation
 fait, selon moi, plus d'honneur que de tort a sa raison et h
 son équité naturelles.
    Quoiqu'il en soit, son règne ne fut pas sans gloire. Aban-
 donné à ses propres inspirations, il se montra juste, recon-
 naissant, dévoué a ses amis et, moins cruel que le divin
 Jules, dont Cicéron vante la mansuétude, il usa de clémence
 envers les rois vaincus (3). Les Romains virent, non sans

   (1) Monfalcon, Monog. des Tables de Claude, p. 28. — Les historiens
ont loué surtout le zèle de Claude, à propager l'idiome officiel de l'Empire.
Dion raconte, à ce sujet, l'anecdote suivante : « Un Lycien, jouissant du
« droit de citoyen romain, député de la Lycic à Rome, n'ayant pas répondu
« en latin aux demandes de l'Empereur, le prince lui retira son privilège.
« Celui-là, dit-il, qui ne sait pas la langue de Rome, n'est pas citoyen de
« Rome (LX, 17}. »
   (2) Chateaubriand, Discours servant d'introduction à l'hist. de France,
ier discours.
  (3) Tacit. Annal., lib. xi, cap. 21 et 37.

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