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                                  DE LYON.                  285

«  duite avant que de m'engager pour l'avenir par des pro-
«  messes. Je ne veux point que l'éxecution de ces promesses
«  soit regardée comme la réparation d'une faute passée, et je
«  suis bien aise d'expliquer,quand il en est temps, les anciens
«  sentiments d'un cœur qui u'a rien à se reprocher. Dans
«  l'agitation de tous les esprits, au milieu du trouble qui
«  règne à Rome, je n'ai point ignoré qu'il y avait beaucoup
«  d'avantages a faire éclater de bonnes intentions ; et j'ai
«  remarqué que beaucoup de personnes ont pris utilement
«  cette voie pour se procurer de grands honneurs. Mais
«  voyant aussi que, dans la situation où la fortune m'avait
«   placé, je pouvais faire naître des obstacles a mes espé-
«  rances, en me hâtant de promettre, et qu'au contraire un
«  peu de modération me ferait trouver plus d'occasions de
«  me rendre utile, j'ai pris le chemin qui conduisait au
«  salut public, plutôt que celui de ma propre gloire. »
   Tel fut l'homme éminent à qui Lyon doit son existence.
Peut-être faut-il chercher dans l'impulsion donnée d'abord
par ce consulaire romain l'origine de la tendance littéraire
qui s'est manifestée de si bonne heure dans cette ville.
Pour les cités, comme pour les individus, tout dépend le
plus souvent des commencements.
   Plancus vivait encore, lorsque naquit à Lyon, vers l'an
de Rome 723 , ce Julius Florus dont je parlais tout à
l'heure. Il fit ses premières études dans sa ville natale,
et ne vint qu'à l'âge de dix-neuf ou vingt ans à Rome,
où son talent d'orateur lui valut de Quintilien le titre de
Prince de l'éloquence des Gaules (1). Revenu à Lyon,
vers la fin de sa carrière? il y professa publiquement l'art
de bien parler (2). On ne connaît de cet orateur que de

    (1) Quinlil. lnst., lib. x, cap. 3.
    (2) Quintil. lnst. orat., lib. x, cap. 1.