page suivante »
DE LYON. 281 érudits, des orateurs, des poètes, des savants. Voyons main- tenant quels ils furent et quelles sont leurs œuvres. Au premier abord, il peut paraître extraordinaire de voir mettre au nombre des illustrations littéraires de Lugdunum Plancus qui, né et élevé à Rome, est resté, dans la première partie de sa vie, étranger au pays des Ségusiaves ; mais en plaçant ce consul romain parmi les citoyens illustres de Lyon, je ne crois manquer ni à la vérité historique ni à la vérité littéraire. Fondateur de Lugdunum, non seulement il a vécu dans nos murs de la vie de nos pères, mais il y a écrit presque toutes les lettres qui nous restent de lui. Je puis d'ailleurs invoquer, en faveur de mon opinion, l'autorité des historiens mes prédécesseurs; la plupart n'ont pas hésité a rattacher a l'histoire des lettres, dans la ville de Lyon, les écrits de son fondateur (1). Je n'ai point à retracer sa vie dans son entier ; j'en ferai seulement ressortir le côté purement littéraire. Plancus ne doit pas toute sa célébrité a la guerre et à la politique ; il appartient à cette génération de Romains distin- gués qui, dépouillant la vieille rudesse latine, tinrent a honneur, depuis Scipion l'Africain, de se faire remarquer par la politesse des mœurs et l'éclat des talents. Eh sa dou- ble qualité d'ami des lettres et de philosophe, sapiens (2), il dut entretenir des relations amicales avec quelques-uns des beaux-esprits du règne d'Auguste, les ïucca, les Varius, les Gallus, les Virgile, puisqu'il vécut dans l'intimité du premier des lyriques latins. Horace, en effet, lui dédia l'une de ses meilleures odes, la 7° du premier livre : Laudabunt alii clararn Rhodon, aut Milylenen, (1) Colonia, Hist. litt. de. Lyon, t. I, part, n, p. 2 ; Monfalcon, Hisl. de Lyon, t. f, p. 54. (3) V., p. 84, le passage cilé de l'ode d'Horace, 7 du livre i e r .