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282 HISTOIRE LITTÉRAIRE dans laquelle le poète épicurien exhorte notre consul a cher- cher dans le vin et la joie l'oubli des inquiétudes et des fatigues de sa vie (1). Plancus avait étudié l'art oratoire sous Cicéron. Grâce aux leçons de ce grand maître, il devint lui-même, en peu de temps, un orateur insigne, insignis, pour me servir de l'ex- pression d'Eusèbe (2). Asconius Pedianus le distingue môme par ce titre, lorsqu'il appelle T. Plancus, le frère de Plancus l'orateur (3). Je ne connais aucune composition littéraire qu'on puisse lui attribuer avec certitude; il faut donc s'en tenir a ses lettres, qui nous ont été transmises avec la correspondance de Cicéron. Elles sont au nombre de douze et se trouvent, avec les réponses, au commencement du Xe livre des Epitres familières. Leur réputation paraît avoir été très-grande a Rome. Quelques érudits ont osé même, dans l'avant-dernier siècle, les comparera celles de Cicéron, surtout la8e. Malheu- reusement , les meilleures lettres de Plancus ne sont pas venues jusqu'à nous. Il en est une surtout dont nous devons regretter la perte, celle qu'il adressait au sénat romain, des quartiers de la Gaule, où il commandait à trois légions (4). L'illustre compagnie en entendit la lecture avec une faveur marquée. « Je ne crois pas, écrit Cicéron a son disciple ; (1) . . . Sic lu sapiens, fmire mémento Tristitiam, vitœque labores Molli, Planée, mero ; seu te fulgentia signis Castra tenant, seu densa tenebit Tiburis umbra tui (2) Luc'ms Munalius Plancus, Ciceronis discipuhis, orator insignis (Eùscb. in Chron.). (3} Victor Le Clerc, trud. de Cicéron, t. XVI, p. 437. (4) Oloïiin, Hist. Hit de Lyon, ibiil.