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                   HÉPONSE A M. L'AUBE ROUX,                    231

tous les manuscrits anciens où se trouve le nom des Ségusiaves.
M. Roux a bien vite terminé la revue de cette partie importante
de mon livre. « Nous ne suivrons pas M. Bernard, dit-il, dans
« ses recherches sur les variantes des manuscrits à propos du mot
« Segusiavi; le sujet est épuisé et tout a été dit. «Dit par qui?
Par moi, qui seul jusqu'ici me suis occupé de cette étude inté-
ressante. Si M. Roux avait lu avec attention cette dissertation,
il n'aurait pas dit, comme il le fait plus loin, que les manuscrits
étaient opposés à l'orthographe proposée par moi.
   En somme, quoique ce chapitre n'ait rien offert d'intéressant à
 M. Roux, il n'en est pas moins vrai qu'il renferme toute l'histoire
 ancienne du pays ; et j'ajoute qu'on ne trouverait peut-être sur
 aucun autre peuple gaulois un ensemble aussi complet de rensei-
 gnements. Vous allez en juger par le résumé que j'en ferai ici en
quelques lignes, pour suppléer aux omissions de M. Roux.
   César nous apprend que les Ségusiaves étaient clients des
Eduens, et qu'ils prirent une part active dans la guerre de l'in-
dépendance (p. 30 et 31). — César, Strabon, Pline et Ptolémée
nous font connaître l'emplacement de cette nation (p. 30-35).
— Ptolémée nous fait connaître le nom des deux villes principales
des Ségusiaves, Feurs et Roanne (p. 34). — Pline nous apprend
que c'est sur le territoire de ce peuple que Lyon fut fondé (p. 33).
— La monnaie ségusiave nous fait connaître le nom d'un des
chefs de ce peuple à une époque voisine de la conquête romaine
(p. 9). — Cette même monnaie et le saumon de plomb nous font
connaître l'état des arts et de l'industrie de ce peuple à la même
époque, et nous révèlent l'existence de mines métallurgiques sur
son territoire (p. 9 et 14). — Après la conquête romaine, ce
peuple est dégagé de la clientèle des Eduens et constitué en état
libre. C'est ce que nous apprenons de Pline (p. 33) et de plu-
sieurs inscriptions (p. 24 et 28).— Cette cité avait un sénat,
comme on peut l'inférer du titre de prince donné sur une ins-
cription à Caius Julius Jullus (p. 18). — Une autre inscription
nous fait connaître l'un des duumvirs de cette cité (p. 19). —
Cette dernière inscription et celle publiée page 21 prouvent
que les Ségusiaves entretenaient un prêtre national à l'autel