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DEUX ÉPÉES TROUVÉES DANS LE RHONE EN J822. Les vieux châteaux s'en vont. Quelques tours à moitié démolies, quelques pans de murs dentelés découpant au loin l'horizon et que le lierre soutient de ses bras nerveux, des pierres éparses sur le sol des grandes cours infestées de ronces et d'arbustes sau- vages , quelques frontons de porte où apparaissent sculptées les armoiries des anciens preux, voilà la plupart du temps tout ce qui reste pour nous rappeler les époques de cette brillante chevalerie qui a répandu sur le moyen-âge un charme si grand, charme magique qui séduit, intéresse et attache. Avec la chevalerie, on oublie presque le silence des lettres et l'absence des arts. On dirait un rayon de la civilisation qui perce et brille au milieu des ténèbres de la barbarie. Le récit que nous avons à faire ne remonte pas tout à fait à des temps aussi éloignés, mais la scène se passe dans un de ces vieux manoirs qui rappellent toute une autre époque, et les personnages sont les descendants de ces héros qui juraient foi à Dieu et aux Dames. Le château de Saint-André de Briord, sur les bords du Rhône, dans le département de l'Ain, est situé sur la pointe d'un rocher, à un quart de lieue du fleuve tfte nous venons de nommer. Ce château, après avoir appartenu à Humbert de la Tour,_ Dauphin de Viennois, passa à Amé V, Comte de Savoie, par un échange qui se fit en 1334, entre Philippe de Valois et le Comte Amé. Le comte pour reconnaître les services de Guy de Groslicr, son écuyer, lui inféoda la terre et seigneurie de Briord. La posi- tion de ce château ditGuichenon, est très-belle cl très-forte.