page suivante »
BIBLIOGRAPHIE. 425 a-t-elle toujours repoussé, d'accord avec l'esprit public lyonnais, l'introduc- tion du corbillard païen dans les pompes funèbres. » Nous ne suivrons pas l'auteur dans sa dissertation sur l'étymologie de Lugdunum; on a écrit des in-folio là -dessus, on pourrait en écrire encore, et le but serait manqué si l'on transformait en arsenal scientifique un manuel qui doit contenir beaucoup de choses sous un petit format. Nous nous permettrons néanmoins d'ajouter quelques commentaires au livre de M. Bard : La devise des négociants de Lyon, que l'on avait inscrite sur la loge du change : virtute duce, comité fortunâ constitue un titre aussi précieux que les Tables de Claude, et prouve que notre commerce est de bonne lignée. Elle est tirée d'une lettre de Cicéron à Munatius Plancus, le fondateur de Lyon. Quant aux vues gravées ou lithographiées du Lyon moderne, il n'est que trop vrai qu'elles laissent beaucoup à désirer. Les meilleures sont dans les portefeuilles des artistes, et fort peu d'entre elles ont été publiées. Il serait à désirer que l'on pût réunir et mettre en lumière les nombreux et intéres- sants dessins et croquis de Leymarie , Desombrages, Guindrand, Fonville, Duclaux, Thierriat, Appian, Gabillot, de quelques amateurs, habiles paysagistes, des architectes qui ont recueilli une foule de ces précieux détails d'ornementation jetés chaque jour sans nul souci de leur valeur aux gémonies des démolitions. Nous sommes loin sous ce rapport des char- mantes gravures d'Israël Sylvestre èï de Boissieu. La physionomie du café Casati n'est pas aussi bien conservée que le dit M. Bard, car à l'ancien local de style « florentin, simple et noble tout à la fois, » se joignent aujourd'hui de nouveaux salons du stile le plus moderne, mais qu'on se rassure, le vieux café existe encore pour les vieux amateurs qui préfèrent la qualité intrinsèque aux cnvelopes dorées. Ils y trouvent toujours le premier chocolat do France, le premier surtout si on le com- pare aux fades chocolats parisiens, qui viennent inutilement et à grand fracas de réclame, tenter de le battre en brèche. Comme M. Bard, nous ne pouvons nous empêcher d'accorder quelques regrets à d'anciens noms de rues, effacés par suite d'une mesure fort utile, mais qu'on aurait pu exécuter, à ce que nous croyons, en ayant égard aux origines historiques de ces noms. Ainsi, la rue Écorche-Bœuf, dernier vestige de la fête des merveilles, qui occupe une place importante dans les chroniques de Lyon, au moyen-âge. Aussi la rue Porte-Froc ; Porta-Frochium et non Porta-Fralrum, comme la plupart des historiens lyonnais l'ont avancé. C'était la porte du cloître de Saint-Jean la plus voisine de l'Église, et sous laquelle les clercs prenaient l'habit ecclésiastique sans lequel ils ne