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424                             BIBLIOGRAPHIE.
filiation latine, grecque et italienne des mots chemin , cquevilles , grole ,
souillarde, mate-faipi, picou, jambe-rotte, manette, plate, tra, panure,
gone, cancnt, et de beaucoup d'autres.
    Quant à l'accent, une langue qui n'en aurait pas, si cela était possible
dans la pratique, serait insipide, sans vie, contre nature et ne pourrait
convenir qu'à une population d'automates. L'accent est la couleur du
langage, cette couleur devient plus vive et plus harmonieuse à mesure que
l'on se rapproche des climats méridionaux. Dans le nord elle s'amoindrit,
le soleil passe à l'état de clair de lune ; cette riche palette devient une
boîte de pastel. Dans le peuple la monotonie du débit n'est variée que par
de fausses intonations, chez les personnes instruites il se forme à l'aide
du théâtre et des écoles un débit de convention, vernissé, passé au blaireau
et parfaitement impraticable à ceux dont les idées vont un peu vite.
    On reproche aux peuples du midi de chanter en parlant-, ceux du nord
chantent aussi mais sur un mode moins agréable et surtout moins gai ; pour
les mots ils les tronquent mais ne les inventent pas. Nous nous trompons
peut être, car c'est à Paris que l'on a créé le javanois, et le langage du sport.
    Admettons pour ne pas nous attirer l'excommunication des puristes que
tout ceci ne soit qu'un enfantillage, et revenons à M. Bard, qui énumère
avec complaisance d'autres titres de Lyon, titres sérieux et incontestables ;
l'antique origine de la ville et de la province, sa splendeur sous la domina-
tion romaine, sa primauté dans la hiérarchie ecclésiastique. Voilà des
sujets de dissertations qui tiennent à l'histoire générale. Ils occupent une
bonne partie de ce livre avec une foule de détails accessoires sur l'industrie,
l'agriculture et la géologie du département, sur la fécondité du sol et le
pittoresque de ses paysages, sur la beauté de ses races et l'excellence de ses
produits culinaires.
   « Si à l'endroit des splendeurs naturelles, le département du Rhône ne
le cède à aucun, il domine tous les autres départements français sous le point
de vue catholique. Le diocèse de Lyon est, sans contredit, celui où le sen-
timent religieux, les respects traditionnels et liturgiques, la charité brillent
du plus vif éclat, où les mœurs ecclésiastiques ont le plus de sérénité, de
gravité et d'onction ; où le culte sacré des basiliques et des églises s'exerce
avec le plus d'intelligence du caractère antique, de conviction et ce no-
blesse. »
   « Lyon est certainement la cité française où la religion occupe le plus de
place dans les mœurs et la vie. C'est la Rome des Gaules. Sa basilique
primatiale tient, après St-Jean-dc-Latran, le premier rang parmi les basi-
liques du monde. L'apostolique et sainte Église de Lyon, plus qu'aucune
autre , a été fidèle à sa devise : Ecclesia lugdunensis novitates nescit, aussi