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408                       THÉODORE OLIVIER.

de son enseignement dans lequel sa parole élégante et pré-
cise, le timbre harmonieux de son organe, ses idées si par-
faitement enchaînées, tout concourait à séduire ses auditeurs
qu'avait pu laisser froids la concision un peu sèche de ses
écrits. Une des qualités toute particulière de ses facultés en-
seignantes qu'il nous a été donné d'apprécier dans une de ses
trop courtes visites à Lyon, c'était son talent pour traduire
l'algèbre en figures. Dire que c'était quelque chose de mer-
veilleux, n'est point exagérer, et à l'admiration de nous au-
tres profanes se joignait celle plus significative des érudits de
notre ville, où la langue géométrique compte, entre autres,
un si habile interprète (t).
    L'homme en qui l'élude incessante, opiniâtre n'avait pas
tari les sources du sentiment, possédai*, à un degré éminent
les plus précieuses qualités du cœur, sous une apparence de
fermeté, même de rudesse, qui disparaissait dès qu'il s'a-
gissait de rendre service, d'être utile ; allant jusqu'à oublier
pour ceux qu'il aimait, pour ses élèves surtout, ses intérêts
personnels ou le soin de sa santé ; enfin, pratiquant jusqu'à
l'exagération, le désintéressement et l'abnégation.
   Si nous n'avons pasparlédes sentiments politiques d'Olivier,
c'est que cela est presque superflu : ils se devinent aisément :
enfant de l'Empire, élève de la grande École impériale, que
pouvait-il aimer si ce n'est l'Empire, si ce n'est l'Empereur?
Alors surtout que de bonne heure portant épée, épaulette,
la gloire militaire devait lui paraître la plus précieuse. Une
particularité loute physique devait contribuer, d'ailleurs, à des
sympathies auxquelles la personnalité se trouvait liée. Au
premier coup d'œil jelé sur le portrait d'Olivier donné par
sa veuve à notre Académie, on est frappé d'une ressemblance
 napoléonienne Irès-prononcée, et ce jeu du hasard se rencon-

   (1) M. Girardon, professeur de la Ville, de la Faculté, des Sienccs et de
la Martinièrc.