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40C THEODORE OLIVIER. instruments de précision, des mécanismes d'horlogerie, prou- vent qu'il avait au plus haut degré le sens et l'instinct de la mécanique, et qu'il aurai! pu rendre par elle d'immenses services à l'industrie, dont la cause trouvait en lui un si chaud défenseur, soit dans la grande question du sucre indi- gène, soit dans la revendication des droits sacrés de Philippe de Girard. Mais dans ses goûts, comme dans sa vie, il était un peu absolu, et d'ailleurs une pensée pieuse l'animait : honoré jadis de l'amitié de Monge, on eût dit qu'il s'était fait comme le gardien de son héritage et se fût reproché de le délaisser, môme pour des travaux non moins utiles. 11 n'est pas besoin de dire que les mérites si variés de no- tre compatriote avaient appelé sur lui les plus flatteuses dis- tinctions ; à côté de l'Étoile polaire de Suède, louchante mar- que de souvenir du roi Oscar, était venue se placer sur sa poitrine la rosette de la légion d'honneur, et il se voyait accueilli avec empressement au sein de nombreuses Sociétés savantes, soit à l'étranger, soit en France où la Société phi— lomalique, la Société des sciences naturelles et l'Académie de Lyon, entre autres, le comptaient parmi leurs membres actifs ou correspondants-, cette dernière Société, avec laquelle il regrettait bien souvent de n'avoir pas de plus fréquents rap- ports, possède une grande partie de ses œuvres , tandis que l'Ëcolede la Martinière renferme dans son Musée une collec- tion de ses modèles de la géométrie dans l'espace. La dernière distinction qui devait venir chercher Olivier, dont les qualités administratives ne le cédaient point à l'habi- leté scientifique, fut d'être appelé par le gouvernement de Napoléon III à la direction du Conservatoire des Arts et Mé- tiers. C'était là sans doute la juste récompense de ses ser- vices passés, ainsi que l'occasion naturelle d'utiliser sa vaste expérience pour le bien de l'industrie du pays, dans l'exé- cution successive de projets dès longtemps conçus et sa-