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200                      LA HAUTE-LOIRE
de parchemins, de vieux titres à lui appartenant qu'il pourrait
bien offrir plus tard, et l'on se quitta réciproquement enchanté.
Mais, à quelques jours delà, M. L., de passage au Puy, ayant voulu
faire une visite au musée, pour se procurer la satisfaction, bien
naturelle, d'y contempler son offrande, eut beau regarder, cher-
cher , peine perdue..., il n'y avait pas l'ombre de la râpe en
question ; en revanche il apprit qu'elle avait sa place à côté de
la statuette si cavalièrement enlevée.
  Quelques jours plus tard, un individu bien mis et qui ne se
nomme pas, se présente chez M. L., où, en son absence, il est
reçu par sa femme : — Madame, j'ai l'honneur de connaître
M. L. comme un amateur intelligent et désintéressé. Je viens
solliciter pour le musée du Puy, de vieux titres, des parche-
mins.... etc     Son nom figurera honorablement etc... Toujours
la formule invariable. — Oh! monsieur, lui, répond Mme L.,
je puis d'avance vous assurer que la démarche est superflue. Mon
mari est complètement corrigé d'offrir ses cadeaux par intermé-
diaire. Tout récemment un certain M. *** est venu le circonve-
nir, et, sous ce même prétexte d'une donation au musée, s'est
fait remettre une belle ferrure, qu'il a eu soin de garder pour
lui ; la leçon n'est pas perdue, croyez-le bien. Le visiteur désap-
 pointé balbutie en se retirant: — Je regrette madame... certai-
nement, vous m'étonnez... M. *** n'estpas capable... Et s'esquive
sans plus d'insistance. — Eh bien ! dit la dame à son mari de
retour, encore un quêteur au nom du musée que je viens d'écon-
duire ! et je me suis donné le plaisir d'habiller joliment ton M.***.
— C'est fort bien fait ; mais sais-tu à qui tu parlais ? — Non, à
qui donc ? — A M. *** en personne ! — Je vous demande si l'on
dut en rire ! L'illustre et trop osé numismate n'avait trouvé
cette fois de la médaille que le revers. Au reste l'egoïsme de
certains collectionneurs est devenu proverbial, et j'en connais
qui tirent vanité de supercheries plus noires que celles-là.
   Quittons Langeac et ses anecdotes pour explorer, dans une
autre direction, quelques-uns des sites qui l'avoisinent. Nous
partons, si vous voulez bien, pour une de ces courses matinales,
à la fraîcheur, dont chacun a sans doute éprouvé l'heureuse in-