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                     LITTÉRATURE MÉDICALE.                 119
Les empereurs regagnèrent Rome avec quelques troupes, et
Galien les suivit. On sait que Lucius Verus mourut en
chemin. Marc-Aurèle, qui se proposait, l'année suivante, de
faire la guerre aux barbares, voulut emmener avec lui Galien
en Germanie; celui-ci s'y refusa, alléguant un ordre d'Escu-
lape, qui lui avait, disait-il, envoyé un songe. Il fut nommé
médecin de Commode, et dut attendre à Rome le retour de
Marc-Aurèle, dont l'absence se prolongea plusieurs années
(170 a 174 de J.-C). Ce temps ne fut pas perdu pour Galien,
qui sut tirer un grand parti de son séjour dans la capitale de
l'empire, ainsi qu'il nous l'enseigne lui-même : « Cumque
diù moratus esset in peregrinatione, prseter spem omnem,
Antoninus (Marc-Aurèle), totum illud tempus memoratu
dignissimum mini exercitationem praebuit         Eo ergô tem-
pore, et collegi et in habitum stabilem perduxi, quseque a
magistris didiceram, quaeque ipse inveneram... Multa scripsi,
in multis me et medicis et philosophis quasstionibus exer-
cens; quorum pleraque perierunt in magno illo incendio,
in quo templum Pacis unà cum multis aliis conflagravit. »
(Galen., De libris propriis). La publication et la bonne for-
tune de ses ouvrages, ses démonstrations publiques d'ana-
tomie et de physiologie, sa polémique avec les coryphées
des sectes médicales, enfin, ses succès dans l'art de guérir,
et ses cures presque merveilleuses le mirent en très-grande
faveur. « Il fut, dit Eloy (Dict. hist. de la mèd.), dans
l'estime de Sergius Paulus, prêteur ; de Barbarus, oncle de
l'empereur Lucius ; de Severus, qui était alors consul, et qui
fut depuis empereur (193 de J.-C.); et de Boethus, homme
consulaire, en présence desquels il eut occasion de faire des
dissections. » Il était ainsi monté au comble de la prospérité,
   Ce bonheur ne fut point sans mélange : Galien eut de
nombreux ennemis ; on voit dans ses ouvrages qu'il ne mé-
nageait guère ses confrères, et que souvent il leur fit sentir
durement sa supériorité. C'était un tort, et un tort grave,
dont il eut plus d'une fois a se repentir. Ils se vengèrent,
répandirent mille bruits fâcheux contre lui, et, pour peu qu'il
présentât le flanc a la critique, ils ne manquaient aucune-
occasion de l'attaquer. Galien s'en plaint (2) amèrement, et

  (2) Quidam malevoli per invidiam flagitiosis urbem rumoribus imple-
verunt me, ut priores multum superare viderer, mullaquse nequaquam ap-
parerentin anatomicis scribere, nec enim fieri posse ut omnibus latuerijit...
arbitrati malevoli posse coargui me mituenlem , non contemncntem nugas