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                         LA
78"~T^3                       HAUTE-LOIRE
rée, l'avenir promet de bien autres développements. Une voie de
fer est décidée en fait qui, remontant d'Alais par l'Allier, rejoi-
gnant près de Langeac celle de Clermont, deviendra ligne directe
de Paris à Marseille. Son point d'intersection avec le chemin de
Lyon à Bordeaux assure à la Haute-Loire une position magnifique
entre les quatre villes principales de l'Empire et Langeac alors
sera autre chose qu'une petite ville ignorée sur la carte.
   Quelques particularités la recommandent à l'archéologue. Son
origine se perd dans la nuit du moyen-âge. Comme tant d'autres
elle remonte à cet immense cataclysme où les races sauvages du
nord, se ruant sur le colosse romain, s'amalgamaient aux débris
d'une civilisation caduque et corrompue; vaste chaos d'où la
Providence en ses décrets impénétrables devait faire surgir, après
un long et douloureux enfantement de plusieurs siècles, l'ère
régénérée des sociétés modernes. Son Eglise paroissiale, à une
seule nef assez élégante, date du XVe siècle. Intérieurement, la
boiserie du chœur, quelques fragments de crédence gothique
à sculptures polychromes valent qu'on s'y arrête. Remarquons-le
en passant, la cure de Langeac semble d'heureux augure pour
ses titulaires : depuis \ 685 elle compte six pasteurs seulement.
Trois d'entre eux ont rempli l'espace de 138 années, c'est
une moyenne de quarante-six ans d'exercice pour chacun. S'ils
s'étaient succédé en dernier lieu, le plus ancien remonterait aux
beaux jours de Louis XIV. Quand on pense que neuf ou dix
vieillards ont pu se raconter l'un à l'autre, et cela de visu, toute
l'histoire de la monarchie depuis l'avènement des Capétiens
jusqu'à nos jours, c'est-à-dire une longue période voilée d'incer-
titude et enfoncée, nous paraît-il, si avant dans l'obscurité des
âges, on conçoit mieux combien l'oubli se fait vite sur les actions
des hommes et combien chaque génération devient éphémère.
   La famille seigneuriale de Langeac, issue des comtes de
Toulouse, fut célèbre dès le Xe siècle. On la voit s'allier aux plus
grands noms de la noblesse française et même à des familles cou-
ronnées. Les fragments du château résistent encore. La petite
église des Pénitents rappelle les chevaliers de Malte, auxquels
jadis elle appartint ; dans la série des commandeurs remontant