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AU XVIIIe SIÈCLE. 209 Non seulement le Consulat honorait et dotait l'Acadé- mie , mais il la consultait et il lui avait même conféré une sorte d'autorité dans les questions d'art et de goût. En effet, un acte consulaire du 30 juin 1763 charge la Com- pagnie de la rédaction de toutes les inscriptions auxquelles on attachait alors une si grande importance, et sur les mo- numents et dans les décorations des fêtes publiques, afin, dit le décret, qu'elles soient faites avec le goût, la décence et la dignité convenables (1). Conservons aussi pieusement le souvenir de simples parti- culiers qui,par amour des lettres, se firent gloire d'être au nom- bre de nos bienfaiteurs. Qu'a jamais les noms de Christin et de Pierre Adamoli demeurent attachés aux prix qu'ils ont fon- dés, aux bibliothèques publiques qu'ils ont enrichies ! Chris- tin, l'inventeur du thermomètre centigrade a mercure (2), était secrétaire perpétuel de la Société des beaux Arts, et il lui a légué, pour un prix de physique, une rente qui, a la réunion des deux sociétés, a passé à l'Académie. Cette rente nous l'avons encore, grâce a son héritier, M. le marquis de Ruolz, qui, après la révolution, l'a reconstituée. Pierre Adamoli, ancien conseiller du roi, avec une rente plus considérable, malheureusement perdue, nous a légué une magnifique bi- bliothèque que possède encore la ville, sinon l'Académie de Lyon. Pourquoi de si nobles exemples n'ont-ils pas aujourd'hui de plus nombreux imitateurs ? Quel bien ne pourrait pas faire une Académie comme la nôtre, si elle était plus large- ment dotée? Vienne donc enfin, nous l'appelons de tous nos vœux, quelque Monthyon lyonnais, et nous lui promet- (1) Dumas, l" vol, p. 68. (2) Cela a été démontré par notre savant collègue M. Fournet, dans les Annales de la Société d'agriculture. 14