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210 L'ACADÉMIE DE LYON tons, comme a Ghristin et à Adamoli, un nom dont la durée égalera celle de l'Académie ! Par ses travaux, l'Académie se rendait digne de tant de faveurs. Elle rassemblait les matériaux d'une statistique complète de la province, elle éclairait notre histoire, elle dé- chiffrait nos inscriptions, elle s'associait a toutes les recher- ches et à toutes les découvertes. Elle présida à l'expérience du premier bateau à vapeur qui fut faite sur la Saône en 1782, par le marquis de Jouffroy. Une commission nommée par l'Académie était sur ce bateau dont les flancs enfermaient la force nouvelle qui, dans notre siècle, devait opérer de si grandes merveilles. L'expérience ne réussit qu'incomplète- ment, le bateau marcha, mais ne marcha que jusqu'à Trévoux. Pourquoi faut-il que l'Académie des sciences de Paris n'ait pas accordé la même attention a Fulton quand, vingt ans plus tard, avec de nouveaux perfectionnements, il refit sur la Seine l'expérience du marquis de Jouffroy? C'est aussi sous les auspices de l'Académie de Lyon que s'accomplit l'expérience plus éclatante , mais jusqu'à présent demeurée stérile, de la première ascension aérostatique (1). Un de ses membres, le comte de Laurencin , monta dans la nacelle et accompagna ces premiers navigateurs aériens, mille fois plus hardis que les Argonautes (2). La renommée de l'Académie de Lyon s'étendait dans toute la France. Les hommes de lettres, les savants les plus illus- tres sollicitent l'honneur de lui être associés. Nul n'obtenait ce titre d'associé sans l'avoir demandé. Buffon seul fut ex- cepté; mais l'Académie française elle-même avait fait fléchir (1) Le ballon s'éleva dans les airs, à midi, le 19 janvierl784. L'Académie proposa immédiatement un prix de 1200 francs pour celui qui trouverait les meilleurs moyens de diriger les ballons. Cent-un mémoires lui furent en- voyés, mais aucun ne fut jugé digne du prix. (2) Mort en 1812, correspondant de l'Institut.