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490          ALLOCUTION DE M. DE LA SAUSSAYE.

occident, les saines notions de la religion et de la morale.
Et, tandis que nos vieux peuples, agités, écoutent la parole
sacrée, qui retrempe et pacifie les âmes, la main de Dieu
livre à de nouveaux Irénées, à de nouveaux Hilaires les races
barbares, les populations immobiles. La chrétienté , qui ne
peut pas, qui ne doit pas périr, a besoin que ces nations
sans nombre entrent dans la civilisation par cette porte
évangélique où se déposent l'hostilité du payen, et la férocité
de l'idolâtre.
   Les Sciences, dans le vaste mouvement de perfectionne-
ment matériel qui emporte le siècle, ne restent plus à l'état
purement spéculatif. Les études à huis clos des illustres
académiciens, racontés par Fontenelle, ne sont plus com-
prises. La civilisation exige aujourd'hui que les théories de
 la science se fassent aussitôt pratiques. L'industrie en ré-
clame incessamment des procédés meilleurs, des applica-
tions usuelles, et le peuple des ateliers et des usines se
presse, avide d'apprendre, aux leçons des disciples de
Lavoisier et de Chaptal, de Lagrange et d'Arago.
    Quant aux Lettres: elles, également, ne doivent pas se
contenter de charmer leurs, seuls adeptes. Il est indispensa-
ble qu'elles franchissent le sanctuaire ; que, se vulgarisant
dans les foules, elles aillent opposer leur force morale au
torrent d'idées subversives qui menace l'Europe. C'est à
elles qu'appartient, a cette heure, le devoir d'humaniser les
cœurs ulcérés, d'appaiser les intelligences révoltées, de
moraliser les loisirs coupables. Conduisez-vous par l'esprit,
a dit l'Apôtre inspiré des Gentils. Oui, l'esprit où pénètre
la pure lumière des lettres, humaniores litterœ, porte
l'homme a s'observer et lui donne, dans toutes les actions de
sa vie, cette noble pudeur qui le préserve de l'enivrement
des passions.
  Cet élan de perfectionnement ; celte puissance d'expan -