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DE LA DÉCADENCE HOMAINE. 453 pêcher de s'égarer et de périr : on attachait, a chacune des ouvertures du pigeonnier, un petit bout de corde de pendu : Non pereunt neque locum deserunt, si per omncs feneslras aliquid de strangulali hominis loro, aut vinculo, aut fune suspendus. —Pallud. i. 24.—Le talisman de la corde de pendu remonte donc à une haute antiquité. Cette croyance, encore vivace aujourd'hui, malgré le progrès des lumières , démontre la difficulté d'extirper les préjugés populaires. Les empiriques politiques, qui font table rase de toutes les vieilles traditions d'une nation, pour y substituer des utopies entiè- rement nouvelles , n'ont jamais observé cette tenace perpé- tuité des idées et des habitudes. On mettait un obstacle à la fuite des pigeons par un em- pêchement beaucoup plus rationnel : on leur coupait les ar- ticulations des ailes avec un instrument en or. Un autre métal, disait-on, risquait de rendre la blessure dangereuse. Les pi- geons, dans certaines occasions, servaient de messagers , et je ne saurais pas affirmer qu'ils n'aient été employés à "pro- duire la hausse ou la baisse ; car les fœneratores, qui se réu- nissaient autour du puleal de Libon, brassaient des affaires de toute sorte. L'histoire de la spéculation aléatoire, chez les Romains, serait très-curieuse et aurait un grand intérêt de circonstance. — Cat. r. r. 90. — Plin. x. 53-52. —Var. r. r. m. 7. Le canard, d'après Martial, était seulement apprécié pour les aiguillettes et la cervelle. Puisque cette dernière était très-estimée, on ne coupait donc pas la tète de l'anima), ainsi que cela, se pratique aujourd'hui : Peclorc tanlum et cervice sapit. — Mart. xm. 52. — Sénèque parle de plats remplis de poitrails d'oiseaux, tandis qu'Aulu- Gelle prétend que, dans la volaille et les diverses espèces volatiles, on ne mangeait qu'un petit morceau de la cuisse, cluniculis infc- riori parle. Suivant lui, un convive, demandant une autre