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DE LA DÉCADENCE ROMAINE. 451 les rendre aussi grosses que des oies : anseribus par altilis. —Juv. v, 114.—Les Romains employaient nos mêmes pro- cédés pour faire passer les poules et les poulets à l'état de volailles grasses et de chapons. On les nourrissait de farines et de grains divers, de pois chiches, etc. On leur faisait pas- ser dans la gorge des boulettes de farine et on les renfermait dans l'obscurité. Au reste , on voit que tous les animaux , destinés a l'engraissement, étaient soumis à cette privation de la lumière et a l'immobilité.—Plin. x. 71. —- Colum. vm, 4. — Cat. der. r. 89. — Mart. xm. 62. — Senec. ep. 122. La castration du coq produisait le chapon, auquel on brû- lait encore les ergots, et on guérissait ensuite les plaies en faisant des applications de terre argileuse. Ne nimis exhausto macresceret inguine gallus, Amisit lestes ; nmic mihi galhis erit. — Mart. xm, 63. Pour bien comprendre ce calembourg de Martial, il faut reporter sa pensée sur les Galles, prêtres de Cybèle : Gallos, qui se excidere, vocamus. — Ov, Fast. iv, 361.—Plin. x. 25. Colum. vm. 2. Chacun sait que la volaille, tuée sur le moment, est ordi- nairement très-dure. Pour parer à ce grave inconvénient, les Romains avaient découvert un moyen très-simple, que je m'é- tonne de ne pas voir reproduit par les modernes. Je laisserai parler Horace, qui met en scène Catius, un des doctes gour- mands de son époque : Si vespertinus subilo te oppressent hospes , Ne gallina malum responset dura palato , Doctus eris vivant misto mersare Falcrno ; Hoc leneram faciet. — Sat. n. 4, 18, Un ami, sur le soir , apparaissant chez toi, D'un souper tout à coup te demande l'octroi ? Si tu veux que ses dents puissent broyer sans peine La poule et le chapon, nourris dans ton domaine, Apprends donc aujourd'hui le procédé nouveau De les plonger, vivants , dans un vin tiempé d'eau.