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44% DE LA DÉCADENCE ROMAINE.
Mart. XIII. 59. •—ni. 58. — Varr. r. r. m.—3-15.—Petr.
31. —Lamp. inHeliog. 21.
On avait, pour les lièvres , des garennes ou des parcs.
Dans ce dernier cas, on les abandonnait à eux-mêmes ; mais
on plantait soigneusement les végétaux qui excitent leur
appétence , et on mettait a leur portée des graines légumi-
neuses et de l'orge. Ainsi nourris préalablement, ils pas-
saient dans la garenne , et de la dans des caveaux obscurs,
où, après avoir séjourné quelque temps, ils devenaient dignes
de paraître sur les tables élégantes.
Le lièvre passait pour avoir une singulière propriété : il
rendait beau pendant sept ou neuf jours celui qui en man-
geait. Alexandre Sévère se faisait servir quotidiennement un
lièvre. On attribuait sa beauté à cette habitude , et l'on vit
éclore plusieurs calembourgs , basés sur le double sens de
leporem: beauté et lièvre. Ainsi un poète, faisant allusion
au goût d'Alexandre , pour le lièvre , finissait en disant : Ex
quo continuum cwpit leporem.
Pline a rapporté le fait de cette croyance, et, d'après lui,
ce n'est probablement qu'une opinion frivole ; cependant elle
était tellement répandue , que le célèbre et crédule natura-
liste pense qu'il pourrait bien y avoir quelque chose de vrai,
au fond de ce préjugé populaire. On prétendait encore que
le lièvre faisait dormir, et c'est probablement à la transmis-
sion traditionnelle de ce vieux dicton , que l'on doit la
croyance contemporaine, qui attribue au lièvre la vertu de
prédisposer aux rêves. —Varr. r. r. m. 12. —Colum. ix. 1.
— Lamp. in A. Sev. 36-37. —Mart. v. 30. — Plin. xxvm. 79.
Les lapins n'étaient pas dédaignés : les petits , tirés du
ventre de la mère , ou enlevés à la mamelle, s'apprêtaient
sans être vidés, et on les regardait comme un excellent mets.
Cette espèce avait tellement pullulé, dans les îles Baléares,
que les habitants prièrent Auguste de leur envoyer une