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DE LA DÉCADENCE ROMAINE. 395 aurea qui dederit dona minora dabit. Les auteurs citent un grand nombre de ces tables coûtant des sommes extrava- gantes. Cice'ron lui-même, malgré la médiocrité de sa fortune, en paya une, un million de sesterces. La description que Pline donne de ce bois nous permet d'y reconnaître le tlurya, que nos fabricants de meubles emploient maintenant fré- quemment. C'est l'Algérie qui leur fournit cette matière pre- mière. La partie de l'arbre servant spécialement à la confec- tion des tables, était, ainsi que de nos jours, la racine avec ses nœuds. « La principale qualité de ce bois à l'aspect crêpé, consiste dans la nature des veines et dans une multitude de petits tourbillons Celui qu'on tient en plus grande estime a des ondulations crêpées et terminées par un œil, comme les plumes de paon Cet arbre a été connu d'Homère, et on le nomme en grec, les uns thyon, les autres thya. » Sénèque dit également : « Ces tables, d'un prix qui égale la fortune d'un sénateur, sont d'autant plus précieuses que l'arbre, par suite d'une maladie , a un plus grand nombre de nœuds. » Quand on a sous les yeux des meubles de thuya, on recon- naît parfaitement la justesse de la description ci-dessus. C'est toujours le bois remarquable par la variété de ses taches, varietate macularum cospicuum. Les Romains fabri- quaient aussi des vases en bois de citre.— Mart. XII. 67 — xiv. 89. — Plin. v. 1 — xm. 29 — xm. 30. — Senec. de Benef. vu. 9. — De Tranq. 1. — Capit. in Pertin. 8. Les lits , suivant la circonstance, étaient recouverts de superbes tapis , stragula vestis. Les convives s'appuyaient, du côté gauche, sur des coussins recouverts de quelque étoffe précieuse , telle que la soie. Heliogabale faisait remplir .ses coussins de poil de lièvre ; il employait aussi le duvet qui se trouve sous l'aile de la perdrix, plumas perdicum subalares. Quand on songe à la petite quantité de duvet que pouvait fournir chaque perdrix, on imagine quel nombre im-