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394 DE LA DÉCADENCE ROMAINE. blement davantage. — Mart. x. 48 — xiv. 87 — ix. 60. On ne mettait aucune borne à la magnificence des lits de table. On les plaquait d'or et d'argent; on les fabriquait en ivoire et en écaille ; on les ornait de sculptures ; enfin on y déployait tout le luxe possible. C'est à l'occasion de ce luxe fort ancien , et antérieur même a Sylla , que Pline l'Ancien fait cette remarque pleine de sens et de moralité : « La guerre civile de Sytla servit d'expiation. » Si nous étudions cette époque de lafinde la république, nous verrons effectivement que les appétits matériels et l'ambition , leur compagne iné- vitable, occasionnèrent les proscriptions, les meurtres et les désordres de toute espèce. Il fallait devenir riche a tout prix et la confiscation au profit des vainqueurs était un moyen assuré. — Mart. ix. 2 3 — xn. 67— xiv. 87. — Hor. Sat. u. 6, 103. — Macrob. Saturn. H. 9. —Plin. xxxiu. 51. Il est probable que parfois on invitait un grand nombre de personnes, et alors il était nécessaire d'avoir plusieurs iri- clinia ou sigmata. Au reste, j'ai déjà dit que Claude donnait des festins où il y avait jusqu'à six cents convives. Martial parle de Falbullus, qui en réunissait trois cents. Annius pos- sédait près de deux cents tables , mensas fere ducentas, et avait assez d'esclaves pour les servir. Il paraît même qu'à chaque service on changeait de table ; ce dont l'auteur se plaint : Nos offendimur ambulante cœna. — Mart. xi. 36, — vu. 47. Le centre du triclinium ou du sigma était occupé par la table, meuble de grand luxe, qui fournissait aux gens à la mode l'occasion de dévorer leur patrimoine : Una comedunt patrimonia mensa. — Juvén. i, 138. — La table se fabriquait ordinairement en bois de citre , et se soutenait sur un seul pied ; de là le nom de monopodium. Le citre provenait des montagnes de l'Atlas, allantica munera. C'était un bois d'un prix si élevé qu'il valait plus que l'or :