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                         DE GUICHENON.                         353

qui s'étaient tenus cachés, ou dérobés par la fuite à la ven-
geance populaire, et on travailla sans relâche à la confection
de nouveaux rôles d'imposition.
   Les capitaines et défenseurs de la liberté essayèrent de
donner une nouvelle prime aux mauvais instincts et à la ja-
lousie de la multitude , en faisant publier que les nouveaux
impôts n'atteindraient que les riches ; mais ce moyen ne de-
vait pas leur réussir mieux que les autres. Pendant qu'ih
s'absorbaient dans les soins et les détails que nous venons
d'indiquer, les Vénitiens s'avançaient à marches forcées sur
le territoire Milanais. Rien n'était préparé pour arrêter ces
envahisseurs, et les capitaines et défenseurs de la liberté
étaient tellement à bout d'idées et de moyens, qu'ils n'ima-
ginèrent rien de mieux, pour arrêter l'armée de Venise, que
de confier à François Sforza le pouvoir militaire, et de char-
ger cet aspirant à la souveraineté de la défense de leur triste
gouvernement. C'était tomber de Gharybde en Scylla, ce qui
bientôt devint évident pour tout le monde. Alors ces malheu-
reux magistrats, sous le poids du désappointement et de la
terreur, se crurent en butte au courroux de Dieu qu'ils s'ef-
forcèrent d'apaiser par une suite de mesures aussi impuis-
santes que ridicules. C'est ainsi que, le 14 octobre 1447, ils
firent défense aux barbiers de raser les jours de dimanche et
de fêtes. Ils imaginèrent ensuite de décréter la peine du feu
contre tout individu atteint et convaincu du péché contre
nature.
   Cependant, par le fait de sa nomination au poste impor-
tant de capitaine général des milices de la république mi-
lanaise, Sforza se trouvait à la tête de forces imposantes et
en mesure de résister avec succès aux entreprises des Vénitiens
et des autres prétendants à la souveraineté du duché de Milan,
Maître passé dans l'art de dissimuler, il s'appliqua d'abord a
rassurer les Milanais et à leur inspirer de la confiance. Il assié-
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