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354                CORRESPONDANCE INÉDITE

gea el soumit plusieurs villes lombardes qu'il fit rentrer sous
l'obéissance de la métropole. Mais bientôt il ne lui fut pas
possible de masquer ses desseins ambitieux. Les habitants
de Pavie s'élant vus dans l'impossibilité de se constituer en
république indépendante et de résister aux armes de Sforza,
prirent le parti de se rendre et de se donner, non à Milan,
mais à Sforza lui-même qui accepta ces conditions et prit le
titre de comte de Pavie. Maître de cette ville, Sforza était
en possession du point stratégique le plus important de la
Lombardie , de la navigation du Pô , et partant du com-
merce el de l'approvisionnement de Milan. Les capitaines
et défenseurs de la liberté lui envoyèrent des députés char-
gés de lui exprimer l'étonnement douloureux que sa conduite,
en celte circonstance, leur faisait éprouver el lui rappeler le
serment solennel de fidélité qu'il avait prêté à la république
milanaise. Mais Sforza avait réponse à tout : il représenta
aux députés qu'il n'avait pas cessé d'être fidèle à la républi-
que milanaise ; qu'en acceptant les offres des habitants de
Pavie il n'avait agi qu'en vue des intérêts milanais, attendu
que l'aversion irréconciliable que depuis un temps immé-
morial les Pavésans nourrissaient pour les Milanais les aurait
induits à se rendre aux Vénitiens ou à un prince ennemi, et
que son acceptation de la souveraineté el du titre de comte
de Pavie, n'avait eu d'autre mobile et d'autre but que de
prévenir un résultat si dangereux. Ces raisons spécieuses ne
contentèrent personne et dissipèrent tous les doutes qui pou-
vaient rester encore sur les desseins ultérieurs du capitaine gé-
néral des milices. Dès ce moment au surplus, Sforza cessa de
dissimuler. Ses rapports avec les capitaines et défenseurs de la
liberté furent empreints de hauteur et de dédain. Tout le
monde à Milan prévoyait le moment où le chef de la force
armée allait tourner ses armes contre cette pauvre et triste
république qu'il était chargé de défendre. L'espoir de con-