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DE LA DÉCADENCE ROMAINE. 195 ment n'avait pas souffert d'interruption, mais qu'il inventait chaque jour de nouvelles voluptés. D'ailleurs, Domitien, fils de Vespasien et frère de Titus, prit les rênes de l'empire, après le règne très-court de ce dernier. Sa conduite révéla sa mauvaise éducation, et l'histoire nous apprend que Titus lui- même, avant son avènement, avait été précédé d'une si triste réputation que l'on s'attendait à voir un nouveau Néron sur le trône. —SUET. in TIT. 7—Ces faits prouvent que Vespasien, incapable de corriger ses fils, devait l'être bien d'avantage encore dans la réforme des mœurs publiques. Nous avons quelques empereurs sous lesquels Rome vit assez paisiblement, mais les habitudes de luxe et de débauche font toujours la loi de la société, et plusieurs de ces maîtres du monde, Adrien spécialement, ont des mœurs infâmes. Le philosophe, Marc-Aurèle, si tolérant pour les désordres de sa femme Faustine , ne sait élever qu'un monstre dans la per- sonne de son fils et successeur, Commode. Celui-ci est assassiné, ainsi que Pertinax, qui ne règne pas trois mois, et l'Empire est mis à l'encan par les prétoriens. Le monde romain, après avoir passé par Septime Sévère, ce cruel per- sécuteur des chrétiens de Lyon, et par Caracalla, meurtrier de son frère Géta, arrive a être témoin des folies luxueuses d'Héliogabale, le grand prêtre du soleil. Ce bâtard supposé de Caracalla périt bientôt dans des latrines, où il s'était réfugié: digne fin d'une telle vie. L'esprit, fatigué par des horreurs de tout genre, se repose un instant, pendant le règne d'Alexandre Sévère, cousin du précédent. Ce jeune prince , rempli d'affabilité et de dispo- sitions vertueuses , avait été élevé par sa mère , Julia Mammea, que plusieurs pensent avoir été chrétienne. Après un règne d'une douzaine d'années, cec empereur exceptionnel est assassiné ainsi que sa mère, par le Goth Maximin, qui bientôt subit le même sort. Une longue suite de malheurs