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172 SUJET DE PRIX.
En proposant ce sujet de prix, elle a été guidée par une
double pensée. Elle a voulu appeler l'attention sur un objet
de recherches plus ou moins négligé jusqu'ici, et dont la
connaissance fût pourtant de la plus grande utilité. Elle a cru
en même temps que ce sujet devait présenter, outre l'inté-
rêt général sans lequel les monographies sont toujours im-
parfaites, un intérêt plus particulièrement local. Elle a con-
sidéré que l'étude du pays qui nous entoure et qui formait
naguère encore le gouvernement du Lyonnais, était plus par-
ticulièrement de sa juridiction, et qu'il lui appartenait d'atti-
rer les concurrents sur un terrain où ils auraient à faire un
usage nécessaire des documents nombreux et souvent igno-
rés que renferment nos archives ou les archives voisines.
On s'est beaucoup occupé depuis trente ans de l'histoire
proprement dite du moyen âge, de celle qui raconte les évé-
nements ou apprécie les institutions. Les cartulaires , et
d'autres recueils d'une haute importance ont mis récemment
en lumière mille détails de l'organisation sociale d'autrefois.
La littérature de cette époque n'a pas eu à un moidre degré
le privilège d'être explorée et fouillée jusque dans ses der-
niers débris. Des mesures prises hier encore ont ordonné la
publication de nos anciennes épopées sur une échelle pres-
que gigantesque; la sollicitude des amateurs pour l'exhu-
mation des vieux ouvrages et même des ouvrages vieillis se
montre tous les jours assez active pour n'avoir besoin d'au-
cun encouragement.
Il n'en est pas ainsi de la géographie du moyen âge. Elle
n'a été jusqu'ici, à un très-petit nombre près d'exceptions,
que l'objet de recherches secondaires ou accessoires. Pour
peu que l'on soit familiarisé avec les travaux modernes en-
trepris sur le passé de la France, il est impossible de n'être
pas frappé de la complète insuffisance de nos connaissances
en ce qui la concerne, et de ne pas émettre le vœu que