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120 DE L'INFLUENCE DES BËMJX-AKTS étaient également d'une rare perfection et dépassaient tout ce qui s'est fait antérieurement. Si je rappelle ce témoignage flatteur c'est qu'il me paraît valoir la plus belle des récom- penses et qu'il fait autant d'honneur à ceux qui le reçoivent qu'à ceux qui le donnent. Le sentiment artistique se puise dans la nature et dans l'enseignement ; il ne s'importe pas facilement. Ainsi que le charbon ardent, il s'éteint vite si on l'éloigné du foyer. Si les beaux-arts ont prêté leurs concours à l'industrie ils ne se sont pas abaissés en changeant de crayons, de couleurs et de tissus, pour reproduire la nature et les mille caprices de l'imagination. Lorsque notre école de dessin fut fondée en 1807, par Napoléon 1er, déjà des artistes habiles avaient prêté leur talent à notre industrie et avaient contribué à perfectionner le dessin a un degré très-élevé. Ainsi Dechazelles, fabricant d'étoffes et peintre de fleurs, produisit des ouvrages dignes de figurer à côté de ceux de Van Huysum ; mais malheureusement ces chefs-d'œuvre, restés au sein de sa famille, sont perdus pour l'étude. Les Lasalle, les Baraban, et plus tard, lors de la fonda- tion de l'école de dessin, sous la direction de Révoil et de Richard, Berjon, Bony et beaucoup d'autres qui mériteraient une mention spéciale, formèrent à la peinture de la fleur et au dessin cette pléiade d'artistes moins célèbres pour l'his- toire que beaucoup d'autres , mais plus utiles pour leur pays. Honneur à eux ! honneur à ceux qui leur succè- dent si dignement, et qui nous ont aidé à remporter un brillant succès , à Londres en 1851 et à Paris en 1855 , en donnant aux produits des manufactures de notre ville une supériorité qui a surpassé toutes les prévisions et à notre patrie une gloire incontestable. Mais comme chaque chose a sa fin plus ou moins rap-