page suivante »
106 DE L'ARCHÉOLOGIE. par intervalles, nous découvrons qu'il a laissé des traces, et déjà l'on voit poindre l'aurore de quelques-unes des na- tionalités modernes et de leurs civilisations. Les contrées méridionales de l'Europe plus fortement empreintes de l'an- tiquité sont les premières à nous montrer des tentatives réussies dans le domaine de l'art, mais cet art est calqué sur celui de Rome. Dans le Nord où les éléments primitifs étaient peu répandus, les essais sont laborieux, et le peu de mo- numents qui nous reste de ces temps éloignés, témoigne de l'absence de pratique et du manque de tradition dans l'art de construire, en même temps que de la rudesse des artistes et des ouvriers. Ainsi le temps s'écoula jusqu'à Charlemagne : alors sous l'influence de la forte impulsion d'un grand règne, l'art prend de la force et se développe ; se familiarisant davantage avec les moyens dont il dispose et conduit parles nouvelles mœurs, il s'affranchit de plus en plus, surtout dans le Nord, de la tra- dition, et commence à se créer une expression propre. Dès ce moment, des écoles se fondent en Italie, en France, en Allemagne, plus antiques de ce côté, plus indépendantes et originales de celui-là , et nous verrons encore quelque temps le mouvement se continuer avec la logique la plus rigou- reuse, se dépouillant de plus en plus des premières impres- sions et rejetant peu a peu la rudesse native. Deux grands courants se forment dès le principe et se séparent des écoles dont je viens de parler, celui d'orient et celui d'occident ; chacun d'eux suit une route dis- tincte et bientôt ils n'ont plus rien de commun que l'origine. Mais quelle différence sensible entre eux ? Tandis que le pre- mier reste presque complètement stationnaire après avoir produit rapidement des édifices remarquables, le second au contraire est souple comme l'imagination des peuples d'oc- cident; Protée nouveau il se transforme à chaque instant et