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ALLOCUTION .4 L'ACADÉMIE. 95 fluence exercée sur les lettres par la grâce qui fait taire toutes les rivalités, et la bienveillance qui encourage tous les talents; de Matthieu Bonafous, qui continua Parmentier par ses recherches agricoles, rappela Delille par son heureuse versi- fication, et mit sa fortune au service de sa terre natale et de sa patrie adoptive; enfin, de Jacquard, qui, de l'humble condition de l'ouvrier, s'éleva jusqu'à l'illustration par une grande découverte, et resta aussi modeste dans le triomphe qu'il avait été digne dans la persécution. Je n'indique que les sujets de ces éloges : que n'aurais-je pas cependant à ajouter, si, touchant à l'œuvre même des rapporteurs, je rappelais les considérations dans les- quelles , à propos du concours sur Benjamin Delessert, M. Bonnardet combattait avec tant de vigueur les sophismes sociaux qui égarent encore tant d'esprits de notre temps ; les vues de M. Victor de Laprade sur le caractère des écrivains qui illustrèrent, dans notre ville, le commencement de ce siècle, et de ceux de toutes les époques qui ont avec Ballanche un lien de parenté; les réflexions de M. de Poliniere sur les guerres du consulat et de l'empire, auxquelles Suchet, son héros, prit une si grande part; enfin celles de MM. Guillard, Durieu, Fraisse et Rougier, sur les hommes et les choses au milieu desquels ont vécu les administrateurs et les savants dont ils ont retracé la vie. Mais le temps me presse, et je dois me borner à ces rapides indications. Au respect pour les gloires de la patrie s'allient l'amour de son histoire, la recherche des phases par lesquelles elle a passé, des vestiges que les événements ont laissé sur son sol, De la le zèle de l'Académie à explorer toutes nos anti- quités ; de la les beaux travaux sur l'époque gallo-romaine dus a MM. Comarmond, de Boissieu, Monfalcon, d'Aigue- perse. Nos Mémoires ne sont pas étrangers a ces études. M. Morin