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94 ALLOCUTION A L'ACADÉMIE. Je me plais, avant tout, à rappeler cet hommage rendu à ceux qui, dans quelques rangs qu'ils aient été, ont bien mérité du pays. Il témoigne de l'esprit qui anime notre Compagnie: respect pour toutes les gloires de la cité ; encou- ragements à tous les efforts utiles ; associations a la douleur des familles, qui ne doivent pas être seules a déplorer la perte des hommes qui ont concouru au bien-être et a la gloire et à la moralisation de leur patrie. Les pages consacrées a la mémoire de ceux que nous avons perdus ne sont pas de stériles biographies. La vie de MM. Rambaud et Terme est une partie de notre histoire muni- cipale ; celle de M. Grognier se lie au développement de nos institutions agricoles. L'éloge de M. Grégori rappelle les lois et les mœurs de la Corse sa patrie, dont il avait exploré les anna les avec un amour si filial et une intelligence si supérieure. En suivant les travaux de MM. Gauthier etPravaz, on se familia- rise, d'une part, avec des études bibliographiques impor tantes ; de l'autre, avec les innovations médicales les plus utiles peut-être qui se soient accomplies récemment parmi nous. Un enseignement fécond et des sentiments généreux ne ressortent-ils pas aussi de la vie des personnages illustres dont les éloges ont été proposés au concours? Je veux parler de Ballanche, dont le génie mélancolique et serein n'obéit jamais qu'à de nobles inspirations, et qui développa en philo sophe et en poète l'idée de l'éducation de l'homme par la souffrance, et de son initiation par les épreuves à une vie supérieure; de Benjamin Delessert, ce trésorier du pauvre qui, suivant les expressions de M. Sauzet, remplaça la loterie par l'épargne, et les fiévreux entraînements du jeu par les espérances légitimes du travail ; de Suchet, ce type du génie militaire uni à la sagesse de l'administrateur et au talent de l'écrivain ; de Madame Récamier, qui représente si bien l'in -