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ALLOCUTION A L'ACADÉMIE. 93 plus se contenter de leur envoi au cercle restreint de quelques correspondants. Vous parler de nos Mémoires et de notre désir de les répandre, n'est ce pas s'engager à vous indiquer au moins les sujets qui y sont abordés? J'hésite à entreprendre cette tâche, énumération fastidieuse, si je veux être complet; véritable déni de justice, si je fais des éliminations a mon gré. Je l'essaierai cependant: il est de l'honneur des Sociétés savantes de prouver leur activité collective. Héritières d'insti- tutions fondées et développées par nos pères, elles ont a rendre compte du legs qui leur a été confié : chargées de maintenir le culte des lettres et des sciences, elles doivent montrer qu'elles comprennent leur mission, et qu'elles savent la remplir. Ces principes ont toujours été ceux de l'Académie. Depuis l'époque de sa réorganisation, il y a cinquante six ans, ses secrétaires ou ses présidents ont publié, chaque année, pendant près d'un demi-siècle, le compte-rendu de ses travaux. Mais quel que lût le mérite et la fidélité de ces analyses, les œuvres littéraires y perdaient leur grâce et la spontanéité de leur forme originale, et les travaux scienti- fiques l'ampleur de leur développement et la précision de leurs preuves. Frappée de ces imperfections, la Compagnie décida de publier intégralement ses Mémoires et d'adopter, sous ce rapport, les traditions de toutes les grandes Compa- gnies savantes. Telle était la richesse des matériaux dont elle pouvait disposer, que ses Mémoires, dont la publication n'a commencé qu'en 1845, forment aujourd'hui, à la fin d'une période simplement décennale, treize volumes, témoignage irrécusable d'activité et de persévérance. Ces volumes comprennent d'abord l'éloge de tous les personnages illustres morts récemment, et qui, par leur naissance, leurs bienfaits ou leur association h l'Académie; appartenaient à la société lyonnaise.