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                         JEAN PALERMK.                          43
mes à main droicte, environnant ladite chappelle, où nous vismes
la forme de Moyse, qu'il imprima dans le roc, lorsqu'il vit la
gloire de Dieu passer devant luy ; suivant ce qui est escrit :
Quand je passeray, je te mettray au pertuis de la pierre , comme
pour servir de remarque à jamais, au monde : ne voulant point
laisser ce lieu tant sainct, et signalé, sans quelques signes et
marques extérieures des divins mystères qu'y ont esté faicts.
     Aprez donc ces visitations, nostre Caloire nous ramena en
bas, et estans descendus en la vallée, nous monstra le lieu,
où les enfans d'Israël adoroyent le Veau d'or, qu'est environ
esloigné de demi mil du monastère : et de là allasmes au logis .
où trouvasmes bien du mesnage. »

   Les Arabes avaient pillé toutes leurs provisions , en sorte que
nos pèlerins supportèrent pendant trois jours toutes les rigueurs
de la famine.
   Après avoir visité le monastère et recueilli toutes les légendes
 qui s'y rattachent, contemplé du haut du Sinaï les montagnes de
la Terre-Sainte, les vastes étendues du désert, et les flots de la
Mer-Rouge, nos voyageurs redescendirent la montagne. Le lende-
main ils arrivèrent au petit port de Torre. Munis d'une lettre de
recommandation du Consul de France à Alexandrie , ils reçurent
l'hospitalité dans un couvent de Caloyers. Suit la description
de la ville de Torre sur les bords de la Mer-Rouge. A quelque
distance de là, ils visitent les douze fontaines de Moyse, au lieu
d'Elin. Les Caloyers, au moment de leur départ, leur donnent de
la farine et autres provisions, et, en même temps, les gardes du
château leur demandent le caphar, espèce de tribut plus ou moins
arbitraire levé sur les voyageurs. Nos six compagnons refusent
de l'acquitter nonobstant les menaces des Arabes. Au moment
où ils escaladaient leurs chameaux, on leur apprend que vingt-
cinq ou trente des défenseurs du château, les attendent dans
une embuscade pour les détrousser. Mais leur guide, en donnant
à une de leurs vedettes une fausse désignation du chemin qu'ils
devaient suivre, leur fait éviter le guet-apens. Après les avoir
sauvés de ce pas scabreux, leur conducteur, vieux Bédouin rompu