Revue du Lyonnais » série 2 - n°13 ( 1856 ) » pp.044

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aux aventures, leur raconte, alin sans doute de les rassurer, qu'il
a été trente ans voleur et capitaine de voleurs ; mais qu'une flè-
che bien appliquée entre ses côtes , ayant fait naître en lui des
remords, il avait renoncé depuis sa blessure à son honnête
profession.
   « D'ont nous demeurasmes assés estonnés, d'avoir jusques là
esté si bien accompagnés d'un tel galland, sans nous faire aucune
trahison. »
   Après cinq jours de marche ils arrivent à Suez. Là, eu
 considération d'un consul de France , que le bey connaissait,
ils furent très-bien accueillis par lui; et la preuve, c'est qu'il
leur lit donner du biscuit, des olives, du poisson salé et autres
menues provisions. Un renégat, natif de, Turin, leur servit de
Cicérone. Après avoir vu la ville, ils regagnent le Caire avec
une caravane de cinquante chameaux. Leur voyage au mont
Sinaï n'avait duré que vingt-un jours.
   Ils séjournèrent au Caire jusqu'au 11 septembre, pour M-
reposer de « l'esbranlement du chameau, de la chaleur violente,
et insupportable , des mauvaises eauës , si bien ils se trouvoienl
merveilleusement lassés et travaillés. »

   Après trois jours de navigation sur le Nil, ils arrivent à
Damiette        Les réflexions de Palerne sur le commerce et
l'industrie des différents lieux qu'il traverse sont pour la plu-
part d'un observateur judicieux et attentif. Son livre pourrait
servir très-utilement de point de comparaison pour constater
le progrès ou la décadence de certaines villes d'Orient. En
quittant Damiette, Palerne et ses compagnons s'embarquent sur
le Nil ; ils côtoient l'Egypte, ils passent devant Gaza « là où
Samson estant prisonnier emporta les portes de la ville sur
la montaigne. » Au moment d'aborder, le Sirocco chasse nos
voyageurs à plus de cent mille en pleine mer. Enfin , le 24 sep-
 tembre, après six jours de navigation , ils entrent dans le port
de JaiTa. Là, n'ayant pu trouver pour tous vivres qu'un peu de
 mauvais biscuit, ils endurèrent toutes les horreurs de la faim.
    Avant d'entrer dans la Terre-Sainte, Palerne se recueille , il