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                         CORRESPONDANCE.

               MONSIEUR LE DIRECTEUR,

    Dans mes Études sur les auteurs forésicns, j'ai parlé d'un fort joli ma-
nuscrit que possède M. Yemeniz et qui a pour titre : Discours à Mademoi-
selle Panfile, par Loys Papon. A propos de ce manuscrit, j'ai formé denx
hypothèses ; l'une qui consiste à en attribuer l'écriture à du Tronchet,
fameux calligraphe du XVI e siècle, l'autre à l'auteur même du Discours.
   M. Auguste Bernard, dans une lettre adressée à la Revue du Lyonnais, en
date du 16 avril dernier, affirme, sans aucune preuve, que j'attribue d'une
manière positive à du Tronchet seul l'écriture de ce manuscrit.
   Or, voici quelques phrases de la biographie de du Tronchet qui n'ont pu
échapper à l'attention bien connue de M. Auguste Bernard.
   « Je ne dois pas négliger, malgré tous ces indices, de soumettre au
« lecteur qui en sera juge en dernier ressort, une autre supposition. Peut-
« être le manuscrit dont je viens de parler est-il de la main même de Loys
« Papon ? Cette nouvelle hypothèse n'a rien d'improbable ; ami de du
u Tronchet, peut-être avait-il reçu de lui d'excellentes leçons d'écriture ?
« Quelques mots assez vagues de la préface en prose du Discours (1) laisse-
.c raient même supposer que le petit manuscrit est de sa propre main. »
   Ces quelques mots suffiront pour démontrer le peu de fondement de
l'assertion de M. Auguste Bernard.
   Veuillez agréer, Monsieur le Directeur, l'expression de mes sentiments
très-distingués.
                                                              Gui   DE L.\ GftVE.



                     CHRONIQUE LOCALE.


   Pendant une partie de ce beau et joli mois de mai chanté autrefois par
les poètes, nous avons eu non seulement à Lyon, mais dans une partie de
la France, une inondation qui a rappelé celle de \ 840 de désastreuse mé-
moire. Hàtons-nous de dire du moins que cette fois, à part les désastres
matériels, nous n'avons pas eu de malheurs à enregistrer. Depuis la fin de la
lune rousse, dont nous nous étions débarrassés le 4 mai, nous avons eu des
pluies torrentielles, peu en rapport avec la saison. Dès le 12, nos rivières
étaient énormes; le 15, elles envahissaient les bas quartiers de la ville, le
Rhône était à trois mètres et la Saône à cinq; le 17, on allait en bateau
dans plusieurs rues et sur ce beau quai Saint-Antoine devenu un magni-
fique canal ; le 2 0 , Lyon ressemblait à Venise ; des barques nombreuses
parcourent nos rues, allant, venant sans relâche, chargées de promeneurs.
Le Khone diminue un peu , mais la Saône est à six mètres cinquante.
Le 2 1 , elle devient slationnaire et le 22 elle commence à décroître après
avoir atteint à une hauteur qui n'est que d'un mètre inférieure à celle de
1840. A la fin du mois la Saône était encore forte et menaçante, mais on
n'avait plus à la redouter. Les magasins inondes se rouvraient, le théâtre
des Célestins avait repris le cours de ses représentations , tout rentrait

  ( i ) C'est à tort que M. Bernard parie dans cette même lettre DES DISCOURS adresses a MMJL-
HOÃSELLE TANFILE ; la vérité est qu'il n'\ en a qu'un