Pour une meilleure navigation sur le site, activez javascript.
[ Revenir aux résultats de la recherche ]
page suivante »
ISi                            BIBLIOGRAPHIE.
           Un occulte pouvoii' qu'on ne peut définir,
           Tocsin mystérieux de notre conscience,
           Intelligent éclair de ce foyer immense
           Qui, rayonnant du ciel, au ciel doit revenir.
           En vain sur lui la mort cssaîrait sa puissance,
      ',   Pour nous, pour la pensée, il est un avenir !
   Les deux pièces intitulées l'Hiver et à M. Alphonse Balleydier renferment
des beautés élevées, et nous regrettons sincèrement que l'espace borne ici
nos citations.
   Somme toute, voilà un beau et bon livre. 11 est vrai qu'à côté de l'é-
loge, nous saurions où glisser le blâme. Nous pourrions signaler quelques
négligences de forme, des obscurités de pensée, quelques défaillance de
goût ; nous pourrions citer deux ou trois locutions emprunlées sans doute
par l'auteur aux ateliers qu'il visite avec tant d'abnégation, et qui sentent
trop leur vieux crû lyonnais ; mais nous sommes de ceux qui jugent plus
avec Je cœur qu'avec le cerveau, et ne comprenons pas que dans un fouillis
de roses, on les délaisse pour cueillir à dessein quelques soucis fourvoyés.
   Tel qu'il est, le recueil de M. Bastide est de ceux qui se. recommandent
d'eux-mêmes et qui ont leur place marquée dans toutes les bibliothèques.
                                                                  S....

Séance de l'Académie de Lyon. Lecture de la traduction en vers français
                  de I'ELECTHE DE SOPHOCLE, par M. GENÊT.

   M. Gunct, professeur de philosophie , déjà connu par le spirituel dis-
cours en vers qu'ii prononça, il y a deux ans, à la distribution des prix du
Lycée, a lu devant l'Académie sa traduction en vers français de l'Electre
de Sophocle. Il est dans les usages de l'Académie, pour exciter les talents
et encourager les ouvrages de l'esprit, d'admettre des étrangers à faire des
lectures dans ses séances particulières ; c'est une faveur qu'elle se félicite
d'avoir accordée à M. Gunet. 31. Gunet n'est pas le premier qui ait traduit
Sophocle en vers français, mais nous ne pensons pas qu'il ait à redouter la
comparaison avec aucun de ses prédécesseurs. Il nous a semblé que jusqu'à
présent personne n'a su rendre, avec le même bonheur, la simplicité, la
poésie, la grandeur de l'original. Point de ces fades périphrases, de ces
froides abstractions qui, dans la plupart des traductions , affaiblissent et
défigurent la poésie des anciens ; par la force, par la couleur antique, par
l'harmonie, les vers de M. Gunel luttent avec ceux de Sophocle, On a par-
ticulièrement admiré la course des chars, les plaintes d'Electre, les choeurs.
L'Académie tout entière assistait à celte lecture qu'elle a accueillie par d'u-
nanimes applaudissements.
   lia paru à tous que Sophocle, avec M. Gunet pour interprète, réussirait
encore à Paris, comme autrefois à Athènes. Quel éclatant triomphe pour
notre grande tragédienne que ce magnifique rôle d'Electre qu'on dirait com-
posé pour elle ! Mais en attendant que nous ayons le plaisir d'applaudir
aux Français ou à l'Odéon les beaux vers de M. Gunet, nous espérons que
l'Académie de Lyon lui aura donné une place à côté des autres poètes que
déjà elle compte dans son sein. On dit que 31. Gunet a traduit l'OEdipe
Roi avec non moins de succès que l'Electre et qu'il a aussi des couvres ori
ginales dans son portefeuille. Ajoutons encore que non seulement il l'ail
bien les vers, mais qu'il les lit bien ; que d'excellentes raisons pour en faire
promplement un académicien !                                     F. B.