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546 UfiUGE ET VIZILLE. fut le théâtre des dissensions civiles. Le capitaine Furmeyef, brave gentilhomme dauphinois, sous qui Lesdiguières fit ses premières armes, s'était mis en campagne en 1562 pour voler au secours des réformés- de Grenoble, qui, assiégés- par Sassenage, l'un des chefs de l'armée catholique, se voyaient réduits à la dernière extrémité ; il bat sur les- bords du Drac l'armée envoyée contre lui,- la met en complète dé- route et fait lever le siège de Grenoble. Cette victoire qui rétablit dans le Graisivaadan les affaires des réformés, eut l'avantage de faire tomber en leur pouvoir, quelques jours après, Vizille, la Mure et Mens. La possession de ces petites villes situées dans les montagnes et à peu de distance de la capitale de la province, leur était très-utile ; car elles inter- ceptaient la route de Gap et pouvaient, en cas de défaite , couvrir la retraite. Au mois de décembre de la même année, les troupes ca- tholiques retirées au fort de la Buissière ne cessèrent de faire des courses dans la vallée, d'un autre côté Labourel et Caselle , gouverneurs du Gapençais et du Briançonnais, surprirent la Mure et Vizille gardés par les réformés ; enfin, pour hâter la reddition de Grenoble, Maugiron, lieutenant- général de la province, se présenta le 28 février de l'année 1563 , avec huit mille hommes et 6 pièces de canon sous les murs de la ville , défendue par neuf cents protestants à la tête desquels se distinguait le brave Lacoche. Le lende- main il tenta sans succès plusieurs assauts et abandonna bientôt le siège à l'approche de l'armée de Crussol venu au secours des réformés. Sa retraite fut suivie, trois jours après, de la prise du château de Vizille dont la garnison inquiétait les Grenoblois. Quand Lesdiguières eut soumis le Dauphiné a l'autorité du roi Henri IV et en eut obtenu la lieutenance-générale qu'on ne pouvait ni lui refuser, ni lui ôter , il songea a se