page suivante »
•i&i THOIS MOIS AU-OKLA DES AU>ES. ressemble assez à un creuset d'or en fusion, dont la grande ombre des hauteurs voisines atténue le trop vif éclat. Tout autour, à perte de vue, se déroule la campagne romaine avec ses mélancoliques et monotones horisons. Tout à fait à l'exirérnité du firmament, et en face de nous, le disque du soleil, environné de nuages et pourpres et violets, lance sur la surface de cette immense étendue des rayons pressés et éblouissants a la manière des Parthes. A Albano, l'hôtel de la Ville-de-Paris nous allécha par son enseigne vraiment française. Sans aucun doute plus de macaronis, plus de rôtis de chèvre, plus de parmesan dans tous les ragoûts. Nos draps de lit ne devaient plus être mouchetés par d'ignobles insectes. En somme la réalité ne fut pas au-dessous de notre attente. Après souper et avant d'aller prendre du repos nous er- râmes dans les rues d'Albano, au milieu d'une population alerte et joyeuse de respirer la fraîcheur du soir. Mille sou venirs s'éveillèrent dans notre mémoire ; Pompée, Claudius, Domitien nous parurent chercher, comme aux jours de leur vie, la fraîcheur et le repos loin de la tourbe nombreuse et importune de leurs clients et de leurs affranchis. A travers les échappées que laisse de temps a autre les bois qui en- vironnent la ville , l'on voit encore les informes débris de leur délicieuse résidence d'été. Ici ce sont quelques pans de murs déchirés par le temps ; la, un sarcophage antique et richement sculpté sert de réservoir a une fontaine rus- tique; plus loin, un entablement soutenu par des colonnes mutilées voit son triste sommet couronné de pampre et de lierre. Sans doute quelque oiseau des rives lointaines a abrité au milieu de ces lianes flexibles son nid et ses amours. Dors, jeune oiseau, l'étranger te regarde comme un de ses amis puisque tu viens peut-être du pays qui l'a vu naître ;