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•450               LE DOCTEUR JEAN FAUST.

mais qui expriment un projet moins aisé a accomplir; voyons
causons sans colère.
   Comme Faust conservait une attitude hostile, Méphistophé-
lès entra tout bonnement dans son corps et se mit à le tour-
menter, en dépit de son Fade, retrô dont le pauvre Faust
avait oublié la suite, depuis le temps qu'il avait cessé de cultiver
les livres saints. Faust, qui n'avait pas prévu cet argument,
fut bien obligé de demander merci et de s'engager à ne plus
essayer de se convertir.
   Alors Méphislophélès sortit de l'intérieur bouleversé de sa
victime, lui donna le temps de se remettre un peu de cette
secousse inattendue et lui dit :
   — Console-loi, docteur, et restons amis, lu as du noir
dans l'âme. Il faut te distraire ; voyageons.
   Cette idée ne déplut pas à Faust qui n'était jamais sorti des
environs de Willemberg.
   — Où irons-nous? dit-il.
   — Partout. Ne t'imagine pas que je veuille te faire voyager
comme tout le monde sur les grandes routes, à grand renfort
de temps, d'argent, et de fatigues ; (u n'aurais pas besoin de
moi pour cela et je ne voudrais pas l'offrir un divertissement
aussi commun. En peu d'instants, je te ferai parcourir le
monde entier; où lu voudras l'arrêter, nous nous arrêterons.
Je te conduirai dans les étoiles si cela l'intéresse, jusqu'aux
enfers, si...
   — Non, non, fil Faust en l'interrompant, ne parlons pas
de cela.
   — Comme lu voudras. Je le transporterai partout où ta
fantaisie te poussera. Nulle contrée, si éloignée qu'elle soit,
ne nous sera inaccessible, puisque à ma voix les astres eux-
mêmes nous ouvriront leurs larges portes d'or. Il n'y a que le
paradis que j'aurai le regret de ne pas te montrer; mais
nous en parierons, si lu veux ; et mes souvenirs me permet-