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                   LE DOCTEUR JEAN FAUST.                     451
Iront du moins de le dire à peu près ce qu'il renferme.
Du reste, nous irons dans le voisinage el, si par hazard, ion
bon ange s'offrait à l'en faire les honneurs, je consentirais
volontiers, pour le plaire, à l'attendre en dehors. Mais il te
garde rancune et il est peu probable qu'il te fasse celle
proposition.
   — Tu railles, Méphistophélès.
   — Je plaisantais. Quand parlons-nous?
   — A l'instant.

                               IX.

                  VOYAGE AUTODR BU MONDE.


    Méphistophélès déploya son manteau, au moyen duquel
il enleva Faust dans les airs. Faust parcourut ainsi le monde,
précédant au sein de l'espace les oiseaux, et les vents, précé-
dant presque sa pensée aux lieux qu'il voulait voir. Il connut
en peu de temps les extrémités les plus opposées du globe,
depuis les froides contrées qu'habile le Lapon enveloppé de
fourrures jusqu'aux pays pleins de soleil el couverts de forêts
que parcourt le sauvage chaussé du mocassin. II passa en
revue les peuples de l'Europe civilisée el ceux de l'Asie demi-
barbare. Il arrêta son vol sur les plus hauts monuments de
chacune des grandes capitales du monde, de sorte qu'il les
embrassait d'un coup d'œil ; il vil ainsi Gênes, Florence,
Naples, Milan, Venise, Paris, Lyon, située entre deux mon-
tagnes et entre deux fleuves, (dit la légende,) guipassent au
travers; là auprès, il y a un temple d'excellent artifice, et au
dedans, des colonnes artificiellement faites avec de très-belles
effigies.
   Le matin, il lui arrivait parfois de se poser sur la plus haute
aiguille de quelque vasle cathédrale ; il voyait à ses pieds les
nations catholiques accourant en foule adorer le seigneur;