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méthode , qu'il y a identité parfaite entre l'historien de
Louis II et l'auteur de l'ancienne Chronique de Savoie. Telle
est du moins, sur ce point, l'opinion des érudits du Piémont.
L'ancienne Chronique de Savoie , nous suivons toujours le
sentiment de M. Promis, paraît avoir été composée au com-
mencement du XVe siècle et terminée en 1416, époque de
l'élévation d'Amédée à la dignité ducale. C'est par le récit
de la naissance de ce Prince que se termine la chronique de
Cabaret.
     Plus lard, en 1466, un serviteur de Philippe, comte de
Bresse , pendant la détention de son maître au château de
Loches, où il passa deux ans sous les verroux de Louis X I ,
Jean Servion, pour récréer la solitude de ce prince à humeur
turbulente, imagina d'ajouter un chapitre en têle de la chro-
nique de maislre Cabaret. Ce dernier s'était contenlé défaire
 remonter les origines de la Maison de Savoie à Bérald, pré-
 tendu père de Humberl aux blanches mains, premier comte
de Maurienne; or, cette origine ne datait guère que de la
 fin du Xe siècle (966), ce qui constituait la maison de Savoie
en état d'infériorité vis-à-vis des autres familles souveraines,
 de celle de France, par exemple, qui modestement s'attri-
 buait pour souche primitive le vieux roi des Troyens, l'infor-
 tuné Priam. Servion , voulant que son maître n'eût rien h
 envier à personne en fait d'ancienneté d'origine, mit en œu-
 vre toute sa puissance imaginative, et apprit bientôt à son
 siècle que les Princes de Savoie avaient pour ancêtre un cer-
  tain roi de Cologne, nommé Eséus, lequel occupait ce trône
  glorieux en l'an de grâce 242 de l'ère chrétienne; découverte
  ingénieuse, qui, d'un trait de plume, ajoutait sept siècles à
  l'ancienneté de la Maison de Savoie. Eséus, dont Servion fait
  un contemporain de l'empereur Gordien, avait, dit-il, épousé
  la reine Hélène : de cet auguste hymen était issu un fils
  nommé Théseus, malheureusement tout bossu, et l'estoit si
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