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242                     LETTRES INÉDITES
 et on assure môme qu'il en tombe beaucoup dans le quartier
 Saint-Clair et même jusque dans la rue Buisson; c'est une pluie
 d'une vilaine espèce et conîre laquelle les nombreux parapluies
 de Lyon sont insuflsants ; il faudroit les troquer contre des pa-
 rabombes. On dit qu'on a fait déménager et garnir d'eau tous
 les greniers, cela ne suffit pas ; pour moi, je tremblerois dans
 mon 5 e étage et les bombes n'auroient qu'un toit fort mince à
 percer pour arriver sur ma tête ; vous êtes au rez-de-chaussée
 ce qui est plus rassurant. On dit que l'armée de Lyon est payée
 à raison de 5Jiv. par jour, que la viande vaut 20 sous, le salé
 50, il n'y aura bientôt plus moyen d'y tenir, je vous conseille
 de profiter de la première occasion pour en sortir du côté de la
 Mulatiere qui doit être moins difficile ; vous gagnerez facilement
 le Vivarez jusqu'à Tournon, d'où vous pourrez vous rendre à
 Valence, puis à Nismes, puis à Montpellier, puis à Béziers ou
 ma tante seroit ravie de vous voir et ou vous n'auriez rien à
 craindre du pillage ni des bombes                     Je sais bien
que vous trouveriez à ce plan plus d'un inconvénient, mais il
 me semble qu'il vaudroit beaucoup mieux tomber ici comme
une bombe que d'attendre qu'une bombe tombe sur vous à
Lyon, faites bien vos réflexions                  Je crois mainte-
nant avoir répondu à toute Ja politique de votre première partie,
sauf à y revenir dans le courant de ma lettre si de nouveaux
événements ne fournissent de nouvelles réflections. Je passe
maintenant à la seconde qui seule repond ou est censée repondre
à ma                    mais je ne vous chicanerai point, la posi-
tion ou vous vous trouvez vous dispensant de reste d'une ré-
ponse méthodique. Ne croyez point cependant que j'aye passé
deux mois sans m'occuper de vous. Ma lettre datée du 8 auguste
avoit été commencée le 8 juin et j'y ai travaillé plus d'une fois
pendant ces deux mois de silence ; mais d'une part les chaleurs
exessives ne permeltoient pas de l'occuper longtemps ; de l'autre
je vous le répète, votre réponse extrêmement concise, aride et
brève à ma lettre de 411 lignes, dans laquelle vous ommetiez
les 3/4 des choses et étrangliez le reste, cette réponse me pa-
roissoit une démonstration sans réplique que vous commenciez