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DES ANTIQUITÉS ECCLÉSIASTIQUES. 229 « tuniques. (1) » Le calice de nos saints mystères a la forme des coupes dont se servaient les anciens dans leurs repas ; et la patène, dans son usage et dans sa forme, rappelle la patène des sacrificateurs de la Grèce et de Rome (2) ; l'eau sanctifiée par les bénédictions de l'Église, a remplacé l'eau lustrale; plusieurs des fêtes de notre religion ont été fixées aux mêmes époques que certaines fêtes et solennités des payens. La fête de Noël, suivant saint Ambroise (3) et saint Augustin (4), a pris la place de la fête du Soleil Nou- veau que les Romains célébraient au solstice d'hiver. Celle de l'Epiphanie fut instituée , dit le Docteur Durand de Men- de (5), pour opposer la triple gloire de la manifestation de Jésus-Christ au triple triomphe de l'empereur Auguste que les Romains, suivant Orose l'historien (6), célébraient le six janvier. Celle de la Purification et sa procession aux flambeaux a remplacé les lupercales et les lustrations qui avaient lieu autour des temples au commencement du mois suivant (7). Les processions diverses de notre culte rappellent ces processions que faisaient les payens dans les rues et les places de leurs villes en y portant les images de leurs dieux. Quelques-uns des airs sur lesquels se chantent les psaumes, les proses et les hymnes des Saints Offices sont empruntés des Grecs et une vieille tradition rapporte en particulier que l'air si triste et si douloureux du Dies irœ est le même qui accompagnait les chants funèbres aux funé- (1) Mœurs des Chrétiens, ch. xu. (2) Lebrun. Explications des Cérémonies de la Messe, traité préliminaire, art. iv. (3) S. Ambrosius. Sermo 16 de Natioilate. (4) S. Augustinus. Sermo 10 vel 16 de Nalivitute. (5) Durandus. Halionale divinorum officiorum. (6) Orosius. Ilislurianim advenus l'ayunos, lihri Vil. L. 6. ch. 18. ;'7) flenscJiénius. Acla sunclorum. Fcbruai'iiis, !'• 271, 272.