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230 DE L'ÉTUDE railles des guerriers Athéniens, morts dans la guerre du Péloponèse pour la défense de leur patrie. Mais l'Église a rendu encore un service éminent aux amateurs de l'antiquité, en conservant les monuments et les traditions des peuples qui, éclairés de sa lumière divine, abandonnaient leurs erreurs, les faux dieux qu'ils adoraient et se soumettaient à ses lois. Dans sa haute sagesse, elle comprenait que les peuples qui embrassaient sa foi ne pou- vaient pas abandonner tout-à -coup et entièrement leurs coutumes et leurs pratiques religieuses , qu'ils y étaient attachés autant et plus même qu'à leurs croyances. Alors, prenant en quelque sorte les dépouilles de l'Égyptien infidèle pour orner le sanctuaire du vrai Dieu, loin de détruire les temples et les monuments du Paganisme, elle les a consacrés au Seigneur, elle a adopté ses cérémonies, en les sanctifiant, elle a conservé les lieux de réunions religieuses , en y dressant au Dieu du Ciel et de la terre des temples et des autels qui leur ont donné une sainteté véritable. L'Église, en s'appropriant dans les pratiques et les usa- ges des payens tout ce qui pouvait convenir à son culte, a imité , la sage conduite du législateur des Hébreux. Ayant à diriger et à constituer un peuple établi depuis un siècle et demi en Egypte et qui avait naturellement, malgré la différence de croyance et d'origine, adopté un grand nombre des pratiques des Égyptiens, pratiques qu'il lui aurait été très-difficile d'abandonner, Moïse a introduit dans ses préceptes religieux et civils beaucoup d'usages de ce dernier peuple. Une connaissance plus approfondie des antiquités de l'Egypte fera mieux connaître cette coïncidence remarquable entre les mœurs et les usages des Égyptiens et ceux des Juifs, et ce sujet mériterait certainement de iixer l'attention des hommes politiques et des savants. Re- marquons seulement ici que l'Urim et le Tummim du grand-