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CHRONIQUE LOCALE. Lorsque la voie ferrée, de Lyon à Genève, sera ouverte au public, les voyageurs qui visiteront les montagnes du Bugey et qui parcourront les sauvages vallées et les forêts qui dominent le Rhône, au dessus de Saint-Sorlin, recevront l'hospitalité dans une demeure longtemps abandonnée, livrée depuis bien des années à la désolation et à l'oubli et rendue, depuis peu, à l'activité, à l'industrie et à la prière, la célèbre Chartreuse de Portes, la troisième de l'ordre, d'où sont sortis tant de saints et tant d'hommes illustres par leur rang et leur savoir, va re- devenir florissante comme au temps de saint Arthaud. Le 14 novembre dernier, le contrat d'acquisition des bois et du couvent de Portes a été signé par les Pères de la Grande-Chartreuse. Don Bernard, accompagné de deux frères et de quelques domes- tiques, en a pris possession à la (in du même mois ; bientôt les cloîtres en ruines seront relevés, les cellules reconstruites et l'église, aujourd'hui étable à bœufs, sera rendue à sa première destination. M. le Sénateur, chargé de 1 administration du département du Tihône, vient de l'aire l'acquisition, pour le musée de Lyon, d'une toile qui non seulement a du mérite comme peinture, mais qui, par son sujet, intéressera vivement tous les artistes de Lyon, c'est le portrait de Jacques Stella, peintre lyonnais. Ce tableau, en assez mauvais état, se trouvait chez un brocanteur, au pied de la montée des Capucins ; dès que M. le Sénateur a été averti de l'existence de ce portrait, il s'est empressé d'en enrichir le musée de notre ville ; on ne possédait, comme sou- venir des traits de Stella, qu'une gravure, d'après laquelle M. Genod a fait son tableau représentant notre peintre avec des prisonniers ; aujourd'hui nous possédons la toile originale et, ce qui serait un bonheur auquel nous n'osons croire, mais qui indique la valeur de notre découverte, on attribue le beau portrait, si miraculeusement retrouvé, au pinceau de Nicolas Poussin. A. V.