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LE
RAJEUNISSEMENT DE LYON
POÈME
Lu dans la séance publique de l'Académie des Sciences,
lîcllcs-Lettres et Arls de Lyon,
du 22fjanvier 1856.
Liigdunum jacet, anliquo novus orbis in orbe :
Lugdunumve velus orbis in orbe novo.
Quod nolis, alibi quœras : htc quœre quod optas ;
Aut hic aut nusquam vincere vola pôles.
SGAUGER.
Lyon, fier possesseur d'une rive féconde,
Semble un monde nouveau jeté dans le vieux monde,
Et, grâce aux arts divers cultivés par ses soins,
Bèpond à tous les goûts comme à tous les besoins.
• (Traduction de feu Jules SERVAN DE SUGNY).
L'homme passe ici bas un petit nombre d'ans,
Mais ce qu'il a créé dure bien plus longtemps.
Des anciens Pharaons a disparu la race,
Et leurs hauts monuments couvrent au loin l'espace ;
Romulus, par le fer, périt rapidement,
La ville qu'il fonda vit éternellement.
Aux cités, néanmoins, comme à l'humaine espèce,
Arrive l'heure enfin de la sombre vieillesse ;
Le temps injurieux leur fait plus d'un affront,
Et les rides aussi se gravent sur leur front.
Mais chez elles du moins, destin plus favorable,
Cet outrage des ans n'est point irréparable :
La pioche, le marteau, l'instrument du maçon
Leur redonnent l'éclat de la jeune saison,
Et l'Å“il du voyageur contemple, avec surprise,
Une jeune cité sur son aïeule assise.
Fourvière, dont le nom vient de Forum vêtus,
Fut le premier endroit où le consul Plancus
Fonda notre Lyon, faible dans sa naissance.
Mars 1856. 33 *