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190 TROIS MOIS AU-DELA DES ALPES. vous consul, censeur, édile ; il a pris le Samnium, il a soumis toute la Lucarne ; il a emmené des otages. » Un grand nombre de faits en quelques mots. A ce caractère, ne reconnaît-on pas Rome, la future maîtresse du monde? Dans la même direction que les colombarium, toujours dans l'enceinte de la vieille Rome, se trouvent les ruines des thermes de Caracalla. Chez les anciens, ce genre de monu- ments îemplaçait nos cafés sous les rapports de la causerie, de l'échange des nouvelles. Les anciens passaient la partie la plus accablante de la journée dans des salles de bains de dif- férents degrés de température. A la première fraîcheur, sous les portiques, ou a l'ombre des platanes et des sycomores nouvellement importés de la Perse, les poètes et les rhéteurs déclamaient leurs vers ou leurs harangues. Les curieux avides d'émotions moins idéales, se rendaient au stadium où des lutteurs, des pugilats , des gladiateurs distrayaient ce bon peuple par quelques ingénieux et nouveaux procé- dés pour renverser ou assommer un adversaire plus mal- adroit. Le corps central de cet édifice avait une façade de 750 pieds de largeur sur 500 de profondeur. A cette colossale surface, Caracalla adjoignit un théâtre, des cours, des por- tiques, une bibliothèque, de grandes salles de formes diverses mais toujours richement et artistement ornées. D'après les anciens auteurs, on comptait jusqu'à seize cents sièges en marbre de Paros ; six mille personnes pouvaient prendre des bains en même temps, tandis que vingt-cinq mille autres amateurs attendaient leur tour. Une foule d'esclaves étaient préposés aux jouissances d'un chacun. Les compsarii gar- daient les vêtements et rendaient des contremarques en terre cuite, en os ou en ivoire ; les uncluarii frictionnaient le corps avec des huiles parfumées ; les alipidi épilaient ; les (racla- tores massaient. Avant le règne d'Adrien. les deux sexes