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                          BIBLIOGRAPHIE.                         497
de l'art sérieux. 11 étudie, en effet, son cher monument, soit au
point de vue de sa cause, soit au point de vue de sa constitution
matérielle, soit au point de vue de son intéressante histoire.
   D'où trois parties : — histoire de sa fondatrice et de sa fonda-
tion; •— monographie ou description de l'édifice ; — enfin histoire
de l'église elle même ; —suivent ensuite de nombreux documents
inédits pour servir de pièces justificatives à tout l'ouvrage.

   La première partie, bien qu'elle n'ait point la prétention d'être
 un chapitre de haute histoire, est néanmoins écrite avec la main
ferme et sûre d'un homme dont les études archéologiques, études
parfois trop microscopiques et trop sèches, n'ont point rétréci l'es-
prit et matérialisé les facultés perceptives. M. Baux, donc, nous
trace à grands traits la noble figure de cette illustre Marguerite
d'Autriche, tante de Charles Quint, qui sut si bien mettre son cœur
au niveau de ses infortunes, et dont la douleur, comme en toutes
les grandes âmes, fut plus féconde que ne l'eussent été peut-être
ses prospérités et ses joies. On aime a suivre l'auteur dans ce
récit nourri de faits et de détails, tour à tour sérieux ou char
niants, où son héroïne, à la fois noble dame, poète, diplomate,
souveraine, passe à travers toutes les grandeurs de l'origine et
toutes les misères d'une vie agitée mais toujours glorieuse, pour
venir aboutir enfin à cette mélancolique devile tracée par elle
en caractères ineffaçables sur le monument qui résume sa vie :
Fortune infortune fort une: triste devise, qui, de quelque façon
qu'on l'interprète, apparaît toujours pleine d'infortune ! Il y a
dans cette fille de Maximilien d'Autriche et de Marie de Bour-
gogne, dans cette fiancée de Charles VIN, dans cette veuve de
Jean de Castille et cette femme du beau Philibert de Savoie,
il y a, dis-je, un caractère si généreux et si élégant, un mélange
si distingué d'héroïsme moral et de culture intellectuelle, que,
nonobstant les haines nationales quelle dut épouser contre nous,
on se plait à voir en elle, si l'on peut ainsi parler, un sang de
transaction, digne de venir s'éteindre sur un sol destiné à devenir
Français et sous l'ombre tutélaire d'un des plus beaux sanctuaires
que l'art chrétien en ait fait jaillir. Que dis-je ? A la vue de tant
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