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496 BIBLIOGRAPHIE. œuvres superficielles, en effet, aidées par leur légèreté même, s'élèvent par fois longtemps au dessus des grands flots de la pu- blicité ; celles, au contraire, que leste une érudition véritable, flottent souvent péniblement, et comme entre deux eaux, sous le poids humiliant des premières. Or, s'il faut que la critique dissolve celles-ci en les pénétrant, il faut surtout qu'elle maintienne celles- là au niveau du flot, en les dilatant, pour ainsi dire, jusqu'à ce que leur place soit conquise à jamais sur ces courants puissants qui emportent hommes et choses vers la postérité la plus lointaine. M. Baux a consacré son talent d'écrivain et d'archéologue à l'illustration littéraire d'un des plus beaux monuments de nos provinces : monument que recommandent également, et la gran- deur de son origine, et l'élégance et la perfection de son exécu- tion. L'auteur a suivi, en cela, l'exemple d'un de nos plus habiles artistes lyonnais, M. Dupasquier, lequel, en reproduisant, par le dessin, les beautés architecturales de ce même édifice, a trouvé le secret d'exciter autant notre regret et notre impatience par ce qu'il nous en fait attendre, qu'il a réjoui nos yeux et notre ima- gination par ce qu'il nous en a donné. Espérons que celui-ci aussi finira son œuvre. Disons d'abord qu'on ne saurait trop applaudir à ce double zèle. En un siècle où la foi ne sait plus édifier, il faut au moins bénir et encourager cette piété filiale qui porte les âmes amantes du passé et de l'art à reproduire les œuvres de nos pères, et à les sauver ainsi de l'oubli des hommes et des injures du temps. C'est une vertu conservatrice, qui nous rend un peu moins indignes de ceux qui les créèrent si péniblement et si généreusement. Heu- reux la littérature et l'art lui-même de pouvoir lutter, de la sorte, victorieusement, contre tous les éléments conjurés pour la perte des chefs-d'œuvre de l'homme ! Grâces à eux, on peut envisager avec moins de tristesse leurs vicissitudes d'avenir ; car on est assuré qu'ils seront désormais éternels par ce qui les rappelle le mieux aux admirations humaines, la beauté de leur aspect et la religion des sentiments divins et humains qu'ils expriment. M. Baux a adopté une division qui renferme pleinement son sujet et le présente sous tous ses aspects à l'attention des amis ^Hb