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438                       LITURGIE LYONNAISE.
 chestre destiné à amuser des spectateurs ; il chante pour donner
l'exemple et le ton au peuple. S'il entonne des airs nouveaux,
les pieux laïques, qu'une louable assiduité en aurait instruits,
seront réduits au silence ; ils ne participeront plus guère à la
prière publique qu'ils ne peuvent ni comprendre ni chanter. •>
   Mgr de Montazet avait proposé l'introduction de la musique ;
à cela l'abbé Jacquet répond judicieusement que : « La musique
fournit aux chanoines un prétexte spécieux pour ne pas chan-
ter ;... que, l'expérience a fait connaître que la musique distrait
les fidèles et qu'elle dissipe le clergé par le mélange des musiciens
laïques dont elle ne peut se passer. »
   La seule Eglise de Lyon avait et a encore conservé en partie ses
anciens rites ; les autres Eglises les quittèrent sous Charlemagne
pour adopter la liturgie romaine ; ils l'abandonnèrent ensuite
pour en adopter de particulières ; plusieurs la reprirent depuis le
concile de Trente et en changèrent encore au commencement du
XVIII" siècle.
   L'auteur entre ensuite dans une foule de détails sur les chan-
gements apportés par Mgr de Montazet,et ces détails nous appren-
nent en grande partie ce qu'était l'ancienne liturgie lyonnaise,
et l'un des traits les plus saillants est cette exclusion des orgues,
à l'exemple de la chapelle pontificale, qui ne les admet pas non
plus. 11 fait remarquer queCoffin (1) et Santeuil, auteurs des
hymnes nouveaux introduits dans les offices, étaient à bon droit
suspects de jansénisme, et il en cite quelques strophes d'un sens
douteux comme orthodoxie. On peut consulter encore, sur les
rites de l'Eglise de Lyon, que Mgr de Montazet ne chercha pas
complètement à détruire, s'attachant plutôt à donner une tour-
nure conforme à l'esprit et au goût de son temps aux paroles du
Bréviaire, les savants écrits de l'abbé Jacques, qui malheureuse-
ment sont trop courts et font regretter que cet ecclésiastique n'ait
pas prodigué davantage les trésors de son érudition.

   (1) Charles Coffin, supérieur du collège de Beauvais , mort en 1749.
L'autorité ecclésiastique lui refusa la sépulture pour cause d'endurcissement
dans les erreurs jansénistes.